En France, près de deux millions de seniors vivent sous le seuil de pauvreté, selon le rapport annuel de l’association Les Petits Frères des Pauvres, publié ce lundi. Face à cette situation, elle appelle à une revalorisation urgente du minimum vieillesse pour garantir des conditions de vie plus dignes.
En France, environ deux millions de personnes âgées vivent sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 1 216 euros par mois. Cette situation, mise en lumière par le dernier rapport des Petits Frères des Pauvres, révèle une précarité croissante parmi les seniors, en particulier les femmes et les personnes vivant seules. Ces chiffres alarmants mettent en lumière l’urgence d’une réévaluation des dispositifs de soutien et d’une meilleure prise en charge des populations les plus fragiles.
Des femmes de plus de 60 ans et des célibataires en première ligne souligne les Petits Frères des Pauvres
La pauvreté touche particulièrement les femmes de plus de 60 ans, souvent célibataires, qui se retrouvent isolées et démunies face aux défis financiers. Le rapport souligne que 18,8 % des personnes âgées vivant seules sont en situation de pauvreté, contre 6,4 % de celles vivant en couple. Ce déséquilibre s’explique par plusieurs facteurs, notamment les carrières professionnelles hachées des femmes, souvent marquées par des interruptions pour s’occuper des enfants ou suivre un conjoint. Le résultat ? Des pensions de retraite souvent insuffisantes, loin du seuil de pauvreté.
À cela s’ajoutent les conséquences de l’isolement. L’association Les Petits Frères des Pauvres souligne que cette précarité conduit nombre de seniors à se priver de nourriture ou de chauffage, aggravant encore leur fragilité. Plus de 40 % des personnes interrogées dans le cadre de ce rapport affirment avoir renoncé à des activités sociales ou à des loisirs pour des raisons économiques, renforçant leur solitude.
L’urgence d’une revalorisation du minimum vieillesse
Les Petits Frères des Pauvres plaident pour une revalorisation du minimum vieillesse, actuellement 200 euros en dessous du seuil de pauvreté. Cette prestation non contributive permet aux personnes âgées d’obtenir un revenu minimal, mais elle reste insuffisante pour répondre aux besoins quotidiens. Le délégué général de l’association, Yann Lasnier, insiste sur l’importance de cette mesure pour redonner dignité et sécurité à ces millions de seniors qui vivent dans la précarité. « Le plaidoyer sur la sensibilisation au phénomène du vieillissement est crucial dans notre société » insiste Anne Géneau, la présidente.
Un avenir incertain pour la génération suivante
Le rapport met également en garde contre la situation des 50-64 ans, souvent sans emploi et sans retraite, qui pourraient à leur tour basculer dans la pauvreté une fois l’âge de la retraite atteint. La précarité des emplois modernes, marquée par l’essor du statut d’auto-entrepreneur et l’accès difficile à la propriété, renforce cette inquiétude pour l’avenir des générations futures.
il est urgent d’améliorer l’accès aux aides sociales, souvent mal connues ou difficilement accessibles pour les personnes âgées. Enfin, anticiper la pauvreté future passe par une meilleure prise en compte des trajectoires professionnelles atypiques, comme celles des auto-entrepreneurs, pour éviter que la précarité ne devienne la norme au grand âge.