À l’écran, les femmes de 60 ans et plus s’imposent de plus en plus comme des figures centrales, loin des rôles de second plan ou des personnages invisibles. Ces héroïnes modernes redéfinissent les codes du cinéma en prouvant que l’âge peut être une force. Entre quête de liberté, réinvention et affirmation de soi, voici 10 films et séries qui célèbrent la puissance et la diversité des femmes après 60 ans.
Quand l’âge devient une force pour se réinventer
Pour Joan Castleman, l’héroïne de The Wife (2017), incarner une femme parfaite a été un art de vivre. Derrière son sourire de circonstance se cache pourtant un secret : c’est elle, et non son mari, qui a écrit les œuvres saluées par le prix Nobel de littérature. Glenn Close incarne avec brio cette femme d’apparence effacée qui décide, à 60 ans, de sortir de l’ombre. Joan brise ici le stéréotype de l’épouse dévouée et silencieuse, prouvant qu’il n’est jamais trop tard pour revendiquer ce qui nous appartient.
À l’inverse, Bettie, l’héroïne de Elle s’en va (2013), choisit de tout quitter. Ancienne reine de beauté, elle s’échappe d’une vie où elle ne se reconnaît plus et prend la route sans mais précise. Catherine Deneuve incarne avec subtilité cette femme en quête de liberté et de renaissance. Bettie casse l’image figée d’une femme enfermée dans ses regrets : à travers son voyage, elle montre qu’il est possible de se réinventer, peu importe son âge ou son passé.
Affronter les attentes sociales et célébrer sa singularité
Certaines héroïnes choisissent de défier frontalement les conventions. Dans Calendar Girls (2003), Chris Harper (Helen Mirren) entraîne un groupe d’amies à poser nues pour un calendrier caritatif. Ce projet provoque des scandales et des rires dans leur petit village anglais, mais aussi une prise de conscience plus large : pourquoi les corps des femmes âgées devraient-ils être invisibles ? Par cet acte audacieux, ces femmes célèbrent leur âge avec fierté et déconstruisent les tabous sur le vieillissement.
Pour Evelyn Greenslade, dans The Best Exotic Marigold Hotel (2011), casser les stéréotypes prend une autre forme : elle quitte sa vie en Angleterre pour s’installer en Inde, où elle apprend à s’ouvrir à une nouvelle culture et à se réinventer . Judi Dench insuffle une grande humanité à ce personnage qui, malgré son veuvage et ses incertitudes, refuse de se répondre sur elle-même. Evelyn incarne une femme qui s’épanouit en embrassant l’inconnu, prouvant que la retraite n’est pas une fin, mais un nouveau départ.
L’amour et l’amitié, toujours vivants à tout âge
Erica Barry, la protagoniste de Something’s Gotta Give (2003), bouscule avec humour l’idée que l’amour et la séduction s’arrêtent avec la jeunesse. Diane Keaton joue cette dramaturge accomplie qui, à 60 ans, se retrouve au cœur d’un triangle amoureux inattendu. Entre rires et émotions, Erica montre que tomber amoureuse reste une expérience universelle, peu importe l’âge. Elle revendique sa féminité et sa passion avec une énergie désarmante.
Dans 80 pour Brady (2023), c’est l’amitié qui devient le moteur de l’action. Lou (Lily Tomlin) et ses amies, toutes septuagénaires, partent pour une aventure folle : assister au Super Bowl. Cette comédie légère illustre une vérité simple mais puissante : vieillir n’empêche ni les rêves ni les passions. Lou et ses complices brisent les clichés de la vieillesse comme période d’immobilité, en montrant qu’il est toujours temps de vivre intensément.
La résilience face aux blessures du passé
Dans Philomena (2013), Judi Dench incarne une femme qui part à la recherche de son fils, adoptée de force des décennies plus tôt. Cette quête, aussi douloureuse qu’héroïque, est menée avec une détermination et une humanité qui bouleversent. Philomena casse ici l’image d’une femme âgée passive ou figée dans le passé. Avec son humour et sa foi, elle montre qu’on peut affronter les épreuves les plus dures tout en restant profondément vivant.
À travers un prisme plus intime, Amour (2012) rencontre en lumière Anne Laurent, une ancienne pianiste incarnée par Emmanuelle Riva. Après un accident vasculaire cérébral, Anne perd peu à peu son autonomie. Pourtant, ce personnage complexe et profondément humain refuse d’être réduit à sa maladie. Anne rappelle que la vieillesse, même confrontée à la vulnérabilité, peut conserver sa dignité et sa profondeur.