ANTI AVORTEMENT, ROBERTA METSOLA EST ÉLUE A LA TÊTE DU PARLEMENT EUROPÉEN

Roberta Metsola
illustration © Wikimedia Commons

Roberta Metsola a été élue mardi matin présidente du Parlement européen. L’euro députée maltaise connue pour son opposition au droit à l’avortement est la 3ème femme a accédé à cette fonction après Simone Veil et Anne Fontaine.

Roberta Metsola, 43 ans a été élue à une écrasante majorité de 458 voix. Face à elle, la Suédoise Alice Kuhnke, candidate du parti des Verts a obtenu 101 voix et l’Espagnole Sira Rego, candidate de gauche, 57 voix. La candidate Malaise a fait l’objet d’un conscensus auprès des trois principaux partis, le Parti populaire européen (PPE) de centre droit, le parti centriste Renew Europe et les Socialistes et Démocrates de centre gauche. De quoi s’interroger sur les motivations politiques au regard du profil conservateur de Roberta Metsola.

L’ancienne avocate élue pour la première fois au Parlement européen en 2013, est devenue l’une des premières femmes eurodéputées de Malte, ainsi que l’un des porte-parole du PPE et du Parlement en matière de migration rappelle le site Politico. Mais ses positions anti-avortement suscitent le malaise. Bien que son pouvoir soit limitée comme le rappelle Libération, son élection envoie un signal « désastreux ». Manon Aubry, députée de la France Insoumise dénonce : « Une claque à la face des millions de femmes qui se battent en Europe pour défendre le droit à disposer de notre corps ».

La position ambigüe de Roberta Metsola

Même si la nouvelle Présidente assure qu’elle ne se positionnera pas sur le sujet de l’avortement dans ses nouvelles fonctions, son élection à la majorité interroge l’engagement du Parlement à défendre les droits reproductifs des femmes en Europe. L’élection de Roberta Metsola intervient dans un contexte très défavorable à la liberté d’avortement dans certains pays de l’Union. A commencer par Malte qui l’interdit totalement et dont est issue la Présidente. La Pologne ne cesse de restreindre l’accès à l’IVG réservé uniquement en cas de viol, d’inceste, ou lorsque la vie de la mère est en danger. TV5monde rappellait récemment que les Polonaises ont exhorté la Commission Européenne à soumettre la distribution de ses fonds au respect des valeurs de l’UE.

Si par ailleurs Roberta Metsola s’engage sur la défense des droits des LGBTIQ, on s’interroge sur la valeur de son adhésion au pacte Simone Veil qui ambitionne d’obtenir une égalité réelle entre les hommes et les femmes au sein de l’Union européenne. Des ambiguïtés qui devront être levées rapidement face aux combats que mènent les européennes pour la défense de leurs droits à disposer de leur corps.

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