WOMEN’S FORUM : CHRISTINE LAGARDE REVENDIQUE UNE ÉCONOMIE FÉMINISTE

Christine Lagarde et Chiara Corraza au Women's Forum de Mexico 2019
Christine Lagarde et Chiara Corraza au Women’s Forum de Mexico 2019

Lors de la session du Women’s Forum America à Mexico, la présidente du FMI a exposé sa version féministe de l’économie pour plus d’égalité, mais aussi pour une productivité profitable à tous.

Lorsque l’on est la femme la plus puissante du monde, comment faire passer son engagement pour la parité homme femme auprès des moins favorisés de la planète? Là où se décident les accords internationaux qui engagent les Etats du monde, comment remettre de l’humain derrière les décisions économiques majeures ? Avec une démarche inclusive auprès des femmes. Dans une conversation avec Chiarra Corazza, directrice générale du Women’s Forum, Christine Lagarde a expliqué que derrière chaque études, chaque recommandations, chaque programme d’assistance technique fournis aux pays dans le besoin, les équipe du FMI « regardent qui sont les gens derrière les chiffres, les pauvres qu’on ne voit pas, ceux qui n’ont pas de voix ». Un « beau slogan » qui s’incarne dans une politique volontariste.

Je suis la grand mère de petites filles et je ne veux pas qu’elles grandissent dans un monde où on disposera d’elles, où elles n’auront pas le choix, ni leur éducation, ni de leur mariage, ni du moment elles auront des enfants.
 

L’économie a un impact sur les questions sociétales

Le Fond Monétaire International créé il y a 75 ans n’a pas pris en compte la participation des femmes dans l’économie constate Christine Lagarde. Un oubli qui pèse dans la balance. Selon une étude réalisée il y a 5 ans par la Banque Mondiale sur 189 pays, « plus de 150 d’entre eux ont dans leur Constitution des articles qui instaurent une discrimination contre les femmes ». Droits de succession réservés aux hommes, droit de quitter son pays soumis à autorisation… Un ensemble de restrictions qui concourt à un déficit d’emplois et de croissance. La Présidente du FMI cite le cas de l’Inde qui cumule nombre de ces problèmes. « Nous incitons par exemple les autorités à développer des transports qui soient sûrs pour les femmes, car beaucoup d’entre elles ne travaillent pas tout simplement pour protéger leurs vies »

Le « gender budgeting »

Autre piste d’amélioration de la situation des femmes dans le monde, le « gender budgeting » « Il ne suffit pas de nommer une femme pour prendre en compte les inégalités femmes – hommes dans le budget. « Il faut prendre des mesures qui favorisent les femmes » affirme Christine Lagarde. L’économie est un outil qui a une incidence sur des sujets apparemment d’ordre sociaux. « Je n’imaginais pas qu’en améliorant la situation économique, le nombre de féminicides diminuerait ». Elle ajoute, « Cela peut paraitre sans rapport avec les accords de Bretton Wood ». Mais c’est un fait vérifié par l’exemple de la Jamaïque. « Nous avons amélioré la situation de ses habitants en rééquilibrant la fiscalité ». Ce plaidoyer vaut aussi pour les pays riches. « Les cultures ne changent pas facilement, au Japon le premier ministre souhaite donner plus de pouvoir aux femmes, alors que c’est un pays civilisé mais dans lequel de nombreuses femmes n’ont pas accès au travail ». 

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