Face au harcèlement et aux violences domestiques, le parlement libanais a adopté une loi protégeant les femmes. Toutefois, les associations soulignent l’absence de pénalisation du viol conjugal.
C’est une première. Lundi les députés libanais ont adopté une loi criminalisant le harcèlement sexuel, notamment sur le lieu de travail. Les sanctions prévoient des peines de 6 mois à 2ans de prison et des amendes pouvant aller jusqu’à 20 fois le salaire minimum. Une avancée saluée sur Twitter par Jan Kubis, le coordonnateur spécial des Nations unies pour le Liban. « J’espère que cela aidera à abolir les obstacles à une participation des femmes à la vie publique et politique. La clé est maintenant dans sa mise en oeuvre « (de la loi).
The adoption of a law criminalizing sexual harassment by #Lebanon Parliament is a welcome step forward in consolidating women’s & human rights. I hope it will also help remove a barrier 4 the participation of women in public & political life. The key now is in its implementation! https://t.co/OaJNSBxEOn
— Jan Kubis (@UNJanKubis) December 21, 2020
Toutefois des organisations redoutent que l’absence de recours au pénal soit un obstacle au dépôt de plainte. « Cela signifie que l’affaire sera publique, avec un passage au poste de police, devant le juge d’instruction, puis les juges. C’est un obstacle, pas une incitation à porter plainte » s’inquiète Karim Nammour, de l’ONG juridique Legal Agenda. De plus, poursuit-il la victime doit « prouver l’acte de harcèlement et ses conséquences ».
la loi sur la criminalisation de la violence domestique de 2014 a également été amendée. Notamment concernant le retrait de la garde des enfants au père en cas de violence sur la mère. Cependant le viol conjugal n’est pas criminalisé comme le réclamait les ONG. En 2017, le Liban dans le sillage de la Tunisie et de la Jordanie avait supprimé l’article 522 de son code pénal protégeant les agresseurs sexuels de toute poursuite lorsqu’ils épousaient leur victime.
Comments · 1