LA MILITANTE FÉMINISTE LOUJAIN AL HATHLOUL CONDAMNÉE PAR LE RÉGIME SAOUDIEN

Loujain al Hathloul
Loujain al Hathloul

Emprisonnée depuis mai 2018, la militante saoudienne Loujain al Hathloul a été condamnée par son pays à cinq ans et huit mois de prison. Son crime ? Etre devenue le visage de la résistance en faveur du droit des femmes.

Détenue depuis 3 ans dans les geôles du royaume pour avoir réclamé le droit de conduire sans tuteur, Loujain al Hathloul a été condamnée le 28 décembre par le tribunal antiterroriste de l’Etat Saoudien pour « diverses activités prohibées par la loi antiterroriste ». Une sévérité qui s’accorde mal avec un acte qui depuis a été autorisé par les autorités. Ce geste devait être apprécié comme une mesure d’ouverture inscrite dans le programme de modernisation baptisé « Vision 2030 ». Or les traitements subis par la jeune femme de 31 ans indiquent que l’opération de com du royaume reste une façade.

Grève de la faim

Le 28 octobre, Loujain al Hathloul avait entamé une grève de la faim pour dénoncer ses conditions de détention. La militante dit avoir été torturée et subie des violences sexuelles. Ses deux soeurs Lina et Alia Al-Hathloul relaient son combat sur les réseaux sociaux, notamment sa mise à l’isolement. Et Lina avait posté sur Twitter la dernière photo prise en décembre 2017 qui les montre ensemble. A l’annonce du verdict, les 2 soeurs ont annoncé que « Loujain fera appel de la condamnation et demandera une nouvelle enquête concernant la torture ».

#FreeLoujain

L’Europe et la nouvelle équipe présidentielle américaine se mobilisent. A l’annonce du jugement les Etats ont relayé sur les réseaux sociaux le #FreeLoujain. Paris et Berlin demandent sa libération rapide car la peine serait assortie d’un sursis de deux ans et dix mois « à condition qu’elle ne commette pas de nouveau crime dans les trois ans ». De plus compte tenu de la période passée en détention provisoire Loujain al Hathloul serait libérable en mars. Alors que le procureur avait requis 20 ans de prison, la condamnation ressemble à un mauvais compromis pour une sortie de crise qui sonne la faillite de l’Arabie « moderne » tant promue. Après l’affaire Jamal Khashoggi, le royaume saoudien replonge dans l’opacité.

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