MÉNOPAUSE : MERCI DE CESSER DE NOUS DÉFINIR PAR NOTRE BIOLOGIE !

journée mondiale de la ménopause

Une étude britannique conduite sur 3800 femmes affirme que la ménopause serait un frein à la carrière des femmes. Une étude parmi d’autres qui indique l’ampleur de l’inégalité des femmes face au vieillissement. Un agisme aux multiples incidences.

Aujourd’hui 18 octobre, la journée mondiale de la ménopause fait son retour. Les femmes ont droit à cette occasion de parler de ce phénomène biologique autrement qu’en catimini. Manque d’informations de la part des médecins, moqueries et lieux communs affectent toujours cette période de transition dans la vie des femmes. Katerine Muir, écrivaine, réalisatrice et activiste dénonce dans le« une culture sexiste et âgiste qui a maintenu la ménopause – et la stigmatisation qui lui est associée – cachée pendant des décennies ».

Toutefois, la parole se libère et de plus en plus de femmes demandent à ce que cette période soit définit autrement que par un manque d’hormones handicapant. La comtesse Sophie de Wessex (toujours les anglais) se saisit du sujet en qualité de royale ambassadrice de la cause. La présidente de l’association « Wellbeing of Women », 56 ans, écrit « Nous sommes fabuleuses à 40 ans et nous sommes encore plus merveilleuses à 50, 60 et 70 ans, nous devons célébrer cela ».

Célébrer la ménopause

Et c’est bien une fête qu’il faudrait évoquer. Car des hormones en ébullition n’effacent pas la carrière professionnelle des femmes, ni leur expérience de vie. Aux injonctions d’invisibilisation toujours véhiculées, il est temps d’opposer la puissance des femmes qui devraient occuper toute la place au sein de la société et des entreprises. Car souligne Avivah Wittenberg-Cox « cette génération de femmes d’âge mûr est appelée à (…) abattre le dernier bastion du féminisme » : L’agisme et le sexisme. L’experte du leadership féminin souligne que c’est «la première vague vraiment massive de femmes professionnelles éduquées et indépendantes qui font jouer leurs muscles, leur argent et leur pouvoir politique et social ».

Une raison de plus pour disparaitre sous la ménopause, enfouie sous une pathologisation et un lexique négatif. La carence et le déficit peuplent les articles et les faibles informations destinées aux femmes. L’étude menée par Louise Newson et Davina McCall en Grande Bretagne a le mérite de montrer que stigmatisées ou peu soutenues en entreprise, les femmes choisissent de s’effacer.« L’âge moyen de la ménopause au Royaume-Uni est de 51 ans, précisément au moment où de nombreuses femmes sont au sommet de leur carrière avec une abondance de compétences et d’expérience à offrir ».

Le soutien des entreprises

Mais peut-être plus pour très longtemps en tout cas au Royaume Uni puisque le sujet est débattu au Parlement. La chambre législative soutient l’initiative de la chaine Channel 4 qui a mis en place ces derniers jours une politique dédiée aux femmes ménopausées. Courrier International relève que « Les femmes auront accès à des horaires de travail flexibles et à des espaces de travail plus frais et plus calmes ». Une première étape qui doit interesser toutes les femmes, car il ne s’agit pas d’une question à seule destination des « femmes vieillissantes ».

Si les féministes s’emparent du sujet c’est l’ensemble de la société qui y gagnera. Comme le souligne la psychanaliste Catherine Grangeard dans notre récente conversation ( à suivre sur Instagram), l’idéal serait de pouvoir sortir de réunion pour changer de tampon ou se mettre au frais quelques instants sans avoir à trouver de prétexte.

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