LES SARONGS DES BIRMANES EFFRAIENT LA JUNTE MILITAIRE

révolution des sarongs Birmanie

Porté en étendard, les sarongs des birmanes a pour vertu inédite d’affoler les militaires de la junte. Toucher ces jupes porterait malheur aux soldats « souillés » par ce vêtement en contact avec les parties intimes des femmes.

Le mouvement de protestation contre le coup d’Etat du 1er février s’est adjoint une arme inédite, les sarongs (htamein) des femmes. Ces jupes colorées sont désormais bien visibles. Etendues sur des cordes à linge, elles ralentissent la progression des militaires. Car passer sous ces tissus déclenche la superstition des hommes pour qui le vêtement « impur » serait source de perte de virilité et de malédiction. Dans cet esprit, des images de Min Aung Hlaing, chef de la junte ont été collées sur des serviettes périodiques.

Le sang menstruel source de croyances

Le sang menstruel est source de nombreuses croyances. Les femmes birmanes qui ont leur règle sont mises à l’écart. Elles ne peuvent s’approcher d’un homme et les jeunes filles sont privées d’école pendant cette période. Une campagne sur Facebook lancée en 2020 par une association féministe a souhaité changer cet état d’esprit obscurantiste. Avec leur slogan « les règles ne sont pas honteuses », il s’agissait de contribuer à une éducation sexuelle quasiment inexistante dans le pays.

La réaction des militaires s’inscrit dans un contexte sociétal où les femmes pourraient devenir des activistes dans cette résistance. Dans un article de Vice relayé par France 24, Coretti, la secrétaire générale de l’Organisation des femmes de Kayan a déploré que « Certaines personnes considèrent les serviettes hygiéniques et les sous-vêtements [des femmes] comme des choses sales, mais pour nous, ces choses ne sont pas sales… elles nous protègent, contrairement à la dictature militaire néfaste ».

Des hommes se sont ralliés à cette nouvelle banière. Ils ont porté le sarong le 8 mars à l’occasion de la Journée Internationale du droit des femmes. Une stratégie de défense pacifiste qui contraste avec la répression des militaires. L’ONU a recensé la mort de 50 civils depuis le coup d’Etat.

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