Vus de l’étranger et particulièrement d’Europe, les résultats des législatives sonnent la fin d’une ère. Les médias internationaux analysent la défaite du président, et sa responsabilité dans l’accession au pouvoir de l’extrême droite.
Après l’arrivée en tête du RN au lendemain du premier tour des élections législatives avec 34% des voix, le quotidien allemand Die Welt considère que « cette élection enterre le macronisme » et un président qui « a fait le mauvais calcul » avec sa stratégie « moi ou le chaos ». Même analyse pour e Süddeutsche Zeitung qui dénonce « le coup de poker » d’Emmanuel Macron qui « a ouvert en grand la porte à l’extrême droite ». « son optimisme et son autoglorification entrent tellement en conflit avec le pessimisme des Français que beaucoup veulent simplement le voir partir » poursuit-il.
Un constat qui se teinte d’une inquiétude sur les stratégies de défense européenne. Le Frankfurter Allegemeine évoque l’hypothèse de l’absence de la France de « l’UE et de l’Otan pendant des années. Cela ferait plaisir à Moscou » assure le quotidien. Même tonalité pour le tabloïd Daily Mail qui déplore, « Ce n’est pas seulement une crise pour la France. C’est une crise pour l’Union européenne, avec un de ses principaux membres fondateurs qui aura un parlement, et peut-être un gouvernement, rempli d’eurosceptiques ».
La France « partenaire plus gênant et replié sur lui-même »
The Guardian s’interroge aussi sur la place de la France à l’échelle européenne. « La France, membre fondateur et force motrice de l’Union européenne, économie du G7, puissance nucléaire et membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, est en passe de devenir un partenaire plus gênant et replié sur lui-même ». Une préoccupation réelle au regard de la création d’un nouveau groupe parlementaire, les Patriotes pour l’Europe, annoncée par le premier ministre hongrois Viktor Orbán. Une coalition de son parti avec le parti populiste tchèque ANO et le FPÖ autrichien d’extrême droite.
En Italie, pays dirigé par une coalition d’extrême droite, sa Première ministre Giorgia Meloni s’est réjouie, « La tentative constante de diaboliser les gens qui ne votent pas à gauche. […] est un piège dans lequel tombent de moins en moins de gens ». Le quotidien Corriere della Sera a résumé lapidaire, « La droite française est passée hier des héritiers de de Gaulle à ceux de Vichy et de l’Algérie française, une France provinciale et rancunière qui se croyait battue par l’Histoire ».