Le patron de BFMTV a tranché, il n’y aura pas de débat d’entre-deux-tours ce 3 juillet sur la chaine qu’il dirige. Marine Tondelier qui avait réclamé ce face à face comme représentante du NFP a essuyé le refus catégorique de Jordan Bardella.
En lieu et place du débat démocratique, la chaine d’infos proposera un format de prise de parole successive des 3 candidats. « Se succéderont à l’antenne demain à partir de 20h30 et pour une heure chacun Gabriel Attal, Jordan Bardella, et Marine Tondelier dans un ordre tiré au sort » selon le site PureMedias. Comment en est-on arrivé à écarter les débatteurs dans un entre-deux-tours crucial ?
Après Manuel Bompard sur TF1 et Olivier Faure sur France 2, il avait été acté que Marine Tondelier, la patronne des écologistes devaient prendre part au débat télévisé rappelle Anne Charlotte Dusseaulx dans Playbook. Une logique bien comprise dans le cadre d’une alliance politique, mais c’était sans compter sur l’appel à débattre du candidat du RN à l’attention unique de Jean-Luc Mélenchon qui pourtant n’est détenteur d’aucun mandat politique.
Pas ministrable ? Pas de débat
Une stratégie qui active le spectre d’un futur Premier ministrable, épouvantail pour lequel la réthorique de Bardella est affutée. Le grain de sable Marine Tondelier qui réclame haut et fort de ne pas passer son tour. Elue d’Hénin-Beaumont, ville dirigée par le RN, la candidate du NFP pourrait mettre en difficulté le candidat à Matignon sur les questions écologiques, loin des priorités du parti d’extrême droite.
La chaine a tranché et ce sera non au débat. « « De notre côté, nous voulions monter un débat qui politiquement avait du sens avec quelqu’un du NFP représentatif de leurs forces en présence… » a expliqué Marc Olivier Faugiel à Libération. Arrivée en 3ème position dans la composition des forces au sein du NFP, Marine Tondelier ne pourrait prétendre à ce débat. Insupportable pour Loup Espargilière, le rédacteur en chef du média Vert qui conclut son édito. « La moitié du pays est passée sous silence dans un déni démocratique et une parodie de journalisme à peine croyables ».