LA GÉRIATRE PAULA ROCHON CRÉE LE 1ER LAB AU MONDE CONSACRÉ AU VIEILLISSEMENT DES FEMMES

Women Age Lab
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Le «Women Age Lab» consacré au vieillissement des femmes vient de naitre à Toronto au Canada. Initié par la gériatre Paula Rochon, il ambitionne d’être un espace d’exploration et de collaboration permettant d’améliorer la vie des femmes âgées.

Il y avait déjà le «Agelab» adossé au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) qui s’intéresse au vieillissement des populations, mais à ce jour aucune institution n’était dédiée au vieillissement des femmes. L’intiative canadienne est donc la bienvenue dans une société qui invisibile les femmes après la ménopause. Car cette tendance au jeunisme a des effets dévastateurs en matière de médecine et de soins. Comme le souligne sa fondatrice Paula Rochon dans un article de la revue scientifique The Lancet, « Ce n’est que dans les années 1990 que les essais cliniques ont du inclure des femmes, et ce n’est qu’en 2019 que ces mêmes essais ont du inclure des femmes âgées ».

Paula Rochon a lancé le «Women Age Lab» en octobre 2021 au Women’s College Hospital de Toronto sur un constat. «Pour rester en bonne santé en vieillissant, nous avons besoin, au sein de la communauté, de services sociaux sur lesquels nous pouvons compter et de services de soins de santé qui tiennent compte de nos besoins sanitaires et sociaux spécifiques». Mais ce n’est pas le cas pour les femmes âgées. Au Canada, la majorité des personnes vivant dans des centres d’hébergement sont des femmes (68%), tout comme tout comme 82 % de la population âgée de plus de 75 ans écrit Avivah Wittenberg-Cox dans Forbes. De quelle invisibilité parle notre société ?

Le «Women Age Lab» veut lutter contre l’âgisme

le «Women Age Lab» n’ambitionne pas seulement de s’intéresser à la santé des femmes, mais aussi de changer le regard agiste de la société. D’abord en mettant en valorisant «les expériences vécues » des femmes âgées et en explorant des modèles de soins qui permettraient de répondre aux besoins de celles très nombreuses qui souhaitent rester chez elles. Cette question est d’ailleurs débattue en France suite au scandale ORPEA. Par ailleurs, le centre souhaite étudier les ressorts de la solitude vécue par les femmes âgées et proposer des solutions.

Penser les traitement médicaux du point de vue des femmes

D’un point de vue médical, le lab s’interessa aux effets des traitements médicaux dont les phases de test ignorent cette population puisque les médicaments sont majoritairement conçus en fonction des hommes. Avec comme résultat des effets secondaires majorés pour les femmes et une sous estimation de leur douleur. Le «Women Age Lab» souhaite éviter «les dommages qui affectent de manière disproportionnée la santé des femmes âgées partout dans le monde».

Cette initiative est essentielle car faut-il encore le rappeler, les femmes vivent toujours plus longtemps que les hommes et peuplent majoritairement les établissements de santé et EHPAD. Dans le sillage ORPEA, les solutions que développera le «Women Age Lab» seront un contre pouvoir et un espoir pour les femmes qui vieillissent seules.

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