GOLDEN GIRLS : SA PLATEFORME VA PERMETTRE AUX FEMMES DE SE FORMER À LA FINANCE

Hélène Kahina Gherbi
Hélène Kahina Gherbi, lauréate prix coup de coeur GEF start up 2021

Après une première vie professionnelle dans l’industrie du luxe, Hélène Kahina Gherbi a choisi de se lancer dans l’entrepreneuriat en permettant aux femmes de s’approprier les outils de la finance via Golden Girls une plateforme d’apprentissage. Un projet inclusif et féministe.

La trentenaire lauréate du start up week end organisé par Grandes Ecoles au Fémin (GEF). Un tremplin idéal pour tester son idée qui vise à décomplexer le rapport des femmes avec l’argent. La trentenaire constate une résistance à aborder les questions financières et l’urgence de réinvestir ce champ essentiel pour l’autonomie économique.

Comment est né le projet Golden Girls ?

Le sujet de l’argent et des finances est un sujet qui peut faire peur aux femmes, il y a encore beaucoup de freins et pour certaines c’est même un obstacle majeur pour se lancer dans l’entrepreneuriat. Lorsque j’étais chez Guerlain, je discutais avec mes collègues et je me rendais compte qu’il il y avait beaucoup de femmes qui ne savais pas trop quoi en faire en dehors de l’éparge. Typiquement en ce qui concerne l’épargne salariale quand il fallait faire des choix de placement, je sentais que c’était un moment où tout le monde était perdu. Il y avait un sentiment d’inconfort et de malaise. Beaucoup de femmes disaient « mais moi je n’y connais rien » pour éviter tout risque d’être trop questionné sur le sujet.

C’était aussi votre sentiment ?

Je voyais mon conjoint qui investissait et je me demandais pourquoi je me disais que ce n’était pas pour moi. Cette prise de conscience personnelle m’a fait dire qu’il y avait quelque chose à faire sur ce sujet.

Cela concerne toutes les femmes ?

Le réseau féminin PWN a fait une étude collective sur les femmes et l’argent à l’échelle européenne. Je me suis rendue compte que c’était un problème qui concernait tous les âges. Ce qui ressortait c’était que des femmes qui avait une quarantaine d’années à des postes de cadres dirigeants qui paradoxalement gèraient des gros budget dans leur fonction professionnelle étaient démunies sur le plan des finances personnelles.

Pourquoi cette différence d’approche entre budget professionnel et finances personnelles ?

Il y a une dimension de sentiments et d’émotion qu’il n’y a pas dans la gestion d’un budget d’entreprise. La première étape c’est d’essayer de comprendre sa relation à l’argent et de s’interroger sur ce que nous parents nous ont transmis à ce sujet. J’ai fait ce travail d’introspection et je me suis rendue compte que j’avais une insécurité financière. Et je me suis beaucoup formée en autodidacte. J’ai pris conscience que c’est un sujet qui reste associé à un domaine masculin.

De quelle manière est-il genré au masculin ?

C’est une approche qui est très axée sur des notions de performance, quand on parle de bourse par exemple on emploie un lexique guerrier. C’est un univers de métaphores masculines. Le projet de Golden Girls c’est de travailler sur le levier culturel de l’investissement pour ensuite fournir les informatioons techniques. Je pense que déconstruire ces barrières psychologiques est une étape préliminaire très importante.

Quelles ressources ont les femmes pour parler d’investissement ?

Concrètement il existe beaucoup de clubs d’investissement pour les hommes, Pour les femmes, il y a tout de suite une dimension beaucoup plus élitiste. Mon idée est de créer une communauté bienveillante pour permettre à toutes les femmes qui vont suivre une formation d’oser poser toutes les questions qu’elles souhaitent. Il n’y a pas de questions bêtes. Souvent cette inquiétude exclue les femmes lors d’un rendez vous à la banque. Et le banquier ne va s’adresser qu’au conjoint masculin. Il faut que les femmes se sentent en confiance.

Vous insistez beaucoup sur cette dimension psychologique ?

C’est aussi important de travailler sur toute cette dimension culturelle, dse softskills, de confiance parce que beaucoup de femmes pensent qu’il faut être une experte les marchés financiers, de la même manière qu’elles estiment devoir cocher toutes les cases lorsqu’elles postulent à un emploi.J’ai conduit des entretiens pour savoir à quel besoin il fallait répondre. Beaucoup de femmes se sont inscrites pour recevoir les premières infos. La maîtrise des finances personnelles c’est aussi une question de féminisme.

C’est un programme pour que les femmes débloque tous les freins et passe à l’action.

Que va-t-on trouver sur Golden Girls ?

Ce serait un parcours de formation en ligne pour que toutes les femmes puissent y avoir accès. La crise du Covid nous a montré que le digital était un levier d’inclusion. Je vais co-construire des cours avec des experts, sur des leviers de développement personnel et des sujets purement financiers. On va avoir cette double dimension. Cette enseignement sera disponible à leur rythme, mais il y aura aussi des sessions collectives d’échanges pour ne pas être livrées à soi-même.

Finalement les mentalités n’auraient pas vraiment évolué sur la question de l’argent au féminin ?

Aujourd’hui il y a une prise de conscience des inégalités, mais en terme d’éducation je ne pense pas que les choses aient beaucoup bougé. On sent un intérêt grandissant pour le sujet, mais entre cette prise de conscience et le passage à l’action il y a encore beaucoup à faire.

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