DES CHERCHEURS DÉSIGNENT LES MÈRES LES SOEURS ET LES ÉPOUSES COMME DES RELATIONS DIFFICILES

Des scientifiques identifient les femmes de l'entourage familiale comme des relations difficiles ©valeria-almaraz

Nous avons tous dans notre entourage des relations difficiles. Parfois même toxiques.  Nombre d’entre nous s’en accommode tout en le déplorant. Alors pourquoi rester dans un lien dommageable pour notre égo et notre estime de soi alors que le bons sens souffle d’y mettre un terme ? Des chercheurs de l’Université de Berkeley et de l’Université israélienne Bar-Ilan ont publié une étude réalisée auprès de 1100 jeunes et adultes de la baie de San Francisco. Ils ont étudié 12 000 relations répertoriant aussi bien les rapports amicaux, professionnels que les liens familiaux. Surprise, les femmes de l’entourage familial sont désignées comme les personnes avec lesquelles il est le plus difficile d’interagir. Explications.

Qui n’a pas le souvenir de repas de famille au cours duquel la conversation roule sur la partie de votre vie qui vous pose le plus de problème. Avec force détails. On le sait, on s’y prépare et on est jamais déçu ! Pourtant le cocon familial est considéré comme une source de bien-être et de force lorsqu’on peut y puiser du réconfort en toutes circonstances. « On dit souvent que des liens familiaux et sociaux solides sont utiles pour la société ainsi que pour l’individu lui-même. D’un autre côté, ils peuvent provoquer autant de stress que de joie et donc il est important de comprendre comment ces effets négatifs influencent notre santé et notre bien-être » a expliqué le Professeur Claude Fisher, co-auteur de l’étude publiée dans American Sociological Review . Les chercheurs ont demandé aux participants (dont plus de moitié de femmes) avec qui ils avaient le plus de difficulté à établir des relations harmonieuses. 15% des relations ont été catégorisées comme difficile. Les relations familiales suscite une inquiétude beaucoup plus importante que les relations amicales. (15% contre 6-7%).

 

Les femmes de l’entourage familial sont les plus impliquées

Les réponses ont désigné les femmes de l’entourage familial. Les mères, les soeurs et les épouses quels que soient l’âge et le sexe des personnes interrogées. « Le message ici est que, avec les femmes de la famille, cela peut être à double tranchant Ce sont peut-être les personnes dont vous dépendez le plus, mais aussi celles qui vous harcèlent le plus » constate Claude Fisher. « Cela témoigne de leur engagement plus profond dans les liens sociaux » note le chercheur qui met en évidence le fonctionnement traditionnel du foyer au sein duquel les femmes sont majoritairement engagées. Le fait d’être lié émotionnellement explique que la définition de la relation peut être qualifiée de difficile. « L’étude a analysé quels types d’interactions caractérisaient une relation difficile. Fournir un soutien à d’autres personnes sans rien recevoir en retour comme s’occuper d’un parent âgé est une source majeure de difficulté dans ces relations ». Les plus jeunes âgés de 21 à 30 ans nomment le plus souvent les sœurs (30%), les femmes (27%) et les mères (24%) et, dans une moindre mesure, évoquent les pères, frères, petits-amis et colocataires. A partir de la  cinquantaine, les adultes interviewés identifient principalement les mères (29%).

 

Les normes sociales ne permettent pas de nous éloigner même si cela peut être tentant de le faire parfois.

 

Des relations qu’on ne peut pas rompre

Les collègues de travail ne figurent pas dans cette catégorie « difficile ». Les enquêteurs soulignent que les relations estimées « conflictuelles » sont essentiellement celles qui sont nouées dans un lien dont on ne peut pas s’extraire totalement. « Qu’il s’agisse d’un père alcoolique, d’un conjoint avec qui on a une longue histoire ou encore un patron dominant, les relations sont souvent compliquées, mais ne peuvent être facilement rompues ». L’auteure de l’étude Shira Offer, professeure de sociologie à l’Université  Bar-Ilan le dit autrement.  » Les personnes « difficiles » proviennent d’un environnement où elles ont moins de liberté pour choisir leurs relations ». L’enquête prouve s’il en était encore besoin que les relations conflictuelles ne sont pas nécessairement liées à une toxicité des relations mais bien plutôt à des relations mettant en jeu différents degrés de sentiments contradictoires. Amour, surprotection et charge mentale nourrissent inconsciemment la qualification des relations avec les femmes de l’entourage familial. A ceux qui s’étonneraient de ne pas voir figurer en bonne place les « belles-mères » dans les réponses, leur absence est due au fait qu’elles n’ont pas été répertoriées comme relations familiales mais dans la catégorie « autres liens ».

 

 

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