CLAIRE FLURY : « L’EMPLOI DES FEMMES DE 50 ANS A UN IMPACT POLITIQUE, ÉCONOMIQUE, SOCIOLOGIQUE ET CULTUREL »

Claire Flury
Capture Instagram © Ema Martins

Claire Flury a choisi de combattre l’âgisme vécu par les femmes de 50 ans et + en créant un podcast. Plaff donne la parole deux fois par mois à des expertes et témoins de ce que signifie vieillir sur le terrain de l’emploi.

A 72 ans, Claire Flury prend le micro deux fois par mois pour donner à entendre des femmes jusque là invisibilisées. « J’ai toujours été féministe et pendant le confinement j’ai écouté beaucoup de podcasts féministes comme « La poudre » ou « Les couilles sur la table » ». Le bon support pour parler des quinqua discriminées sur le marché de l’emploi, un secteur qu’elle connait bien pour avoir été bénévole au sein de l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC).

Elle accompagne des demandeurs d’emploi pendant dix ans et constate que les femmes de plus de 50 ans sont légions, souvent seules et en situation précaire. « Le cumul de la double peine d’être une femme et de vieillir m’a interpellée. J’ai choisi de me focaliser sur l’emploi en raison de ma formation économique ». Claire Flury liste alors les rappports sur les travailleurs expérimentés et décident de se lancer. « Je me suis vite aperçu que cela avait un impact politique, économique, sociologique, culturel… et je me suis dit qu’il y avait vraiment matière à faire un podcast ».

A ce jour 60 épisodes ont été produits. Aux premiers témoignages, se sont ajoutés des paroles d’expertes et de chercheuses. « C’était bien de montrer des exemples de femmes qui s’en étaient sorties et aussi celles qui viennent en aide au sein de structures d’accompagnement ». Un rythme d’enregistrement soutenu que la podcasteuse a modéré. Désormais les épisodes sont mis en ligne les 8 et 22 de chaque mois.

A quelle difficulté je suis confronté du fait de ma pyramide des âges, est-ce que j’ai mis en place des politiques de formation, est-ce qu’il m’arrive de recruter des personnes de plus de 50 ans, Est-ce que j’ai fait des formations aux stéréotypes ? Voilà les questions que devraient se poser les entreprises

Claire Flury

Claire Flury estime que la parole s’est déliée sur le sujet de l’âgisme. « Le sujet des femmes seniors a été beaucoup traité avec la réforme de la retraite, mais non résolu. Je pense que plus personne n’ignore que les femmes ont 40 % de pension de retraite de moins que les hommes. ». Au niveau des entreprises, l’ancienne bénévole parle d’un « frémissement » tout en s’interrogeant sur le Grey washing qui consiste à faire du marketing sur les séniors. Le projet d’index senior ? « Une manière de mettre le sujet sur la table » dit-elle.

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