CE QUE LES RELATIONS MÈRES-FILLES DISENT DE NOTRE SOCIÉTÉ

mères-filles

Aujourd’hui 30 mai, les mères sont à l’honneur, un statut en chef qui définirait l’essence même des femmes. Mais beaucoup ne s’y retrouvent pas. Qu’elles choisissent de ne pas endosser ce rôle ou qu’elles deviennent mères à leur tour, les filles tissent des liens puissants avec ces mères consolatrices ou toxiques.

Dans la pièce « Liza et moi » écrite par par Sandrine Delsaux, l’autrice explore les liens mères-filles en dix tableaux. Autant d’instantanés qui disent l’amour mais aussi la tension, les reproches et l’incompréhension. Sophie Thébaut, metteuse en scène de cette oeuvre chorale se souvient de l’appréhension qui l’a saisit lorsqu’elle a appris qu’elle était enceinte d’une fille. « Pourquoi j’avais plus peur pour ma fille que pour mon fils, peur de ne pas réussir à lui transmettre un certain nombre de valeurs, du courage ? ». Une interrogation presque inconsciente qui projette la nature de l’éducation à venir.

The Guardian souligne à ce propos le livre de Pragya Agarwal,« (M)otherhood On the choices of being a woman » (à paraitre en juin). L’autrice spécialiste des sciences du comportement « s’intéresse particulièrement aux questions d’identité (…) Qu’est-ce que cela signifie de vouloir être une mère ? Que supposeront les autres à votre sujet si vous choisissez cette voie – et si vous ne le faites pas ? Qu’est-ce que ces suppositions nous disent sur qui nous sommes en tant que société ? ». De ces interrogations sous jacentes affleure la question de la « mère parfaite ».

S’affranchir du rôle de mère

Une injonction non écrite qui pèse lourd sur les relations mères-filles. Et dont certaines mères féministes des années 70 se sont affranchies. Virginie Linhart livre dans « Effet maternel » un récit dans lequel plane l’émancipation de sa mère. Celle-ci se perd pour s’attribuer un autre statut, complices à égale distance de sa fille. Elle s’arroge une autre forme de relation basée sur le partage d’un secret entre mère et fille. « Très jeune j’avais l’impression de prendre soin de ma mère (…) ce qui me frappe c’est que l’enfant n’existe pas en tant que tel, ce qui rejoint la négation des générations » nous confie l’écrivaine dans le podcast «Vieille ? C’est à quelle heure ? ».

Ces réflexions intimes font écho à un contexte sociétal post soixante huitard. Axelle Jah Njiké. L’autrice et productrice des podcasts « Me My Sexe and I » et de « La fille sur le canapé » interroge via le prisme de la mère notre relation à la famille, à l’enfance et à la sexualité. « On se plaît tou.te.s à croire que toutes les femmes, quand elles deviennent mères, sont pourvues d’un logiciel intégré qui les rendrait bienveillantes et protectrices, le fameux mythe de l’instinct maternel (…) être mère, ce n’est pas quelque chose d’inné ».

Laisser un commentaire

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.