LE 8 MARS NI FLEURS NI COURONNES !

Le 8 mars ni fleurs ni couronne © matheus-ferrero unsplash
© Matheus Ferrero

Tout s’embrouille ! Journée alibi pour beaucoup, le 8 mars rappelle pourtant depuis 1977 que les femmes ont des droits. La journée internationale des femmes est faite pour agir, revendiquer et rappeler que l’égalité femme homme est loin d’être acquise y compris les 364 autres jours de l’année. Car on ne se dédouane pas avec ce qui par raccourci devient la journée de la femme (un brin réducteur). Prétexte à un marketing frénétique on aimerait recevoir autre chose que des fleurs et des couronnes (de princesse).

Le site 8mars.info rappelle utilement l’historique de cette journée officialisée par les Nations-Unis. Oui parce qu’avant d’être une journée de promotion en tout genre (lingerie, chocolats, fleurs, apéro offert pour les femmes…) il est urgent de se souvenir de l’évènement fondateur, « les luttes des ouvrières et suffragettes du début du XXe siècle, pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote ». Propice au bilan le 8 mars inaugure cette année un nouveau calendrier :  l’an 1 de l’ère post Weinstein. Ponctués par les hastags #balancetonporc, #metoo ou #TimesUp la revendication des mouvements féministes fait de l’égalité femme homme une revendication qui porte un nouveau modèle de société.

Un changement de société

L’Observatoire des inégalités perçoit dans les récents combats contre les violences faites aux femmes une dimension sociétale. « il faudrait concevoir l’égalité entre les femmes et les hommes non comme un alignement de la situation des femmes sur le modèle masculin, mais comme une transformation de ce modèle dominant. L’égalité entre les femmes et les hommes passe par une remise en cause du fonctionnement de l’entreprise, de la famille ou de l’école ». Un autre modèle de référence s’articule dans une réorganisation profonde de la société. Qui peut encore s’offusquer de cette prise de parole salutaire surgissant de tous les segments de la société ?  La caricature de la féministe hystérique a fait long feu. Aux messages « peace and love » des années 70 les seins nus des femmes (Femen) portent les messages politiques.

 

A chacune son 8 mars

Les combats des femmes ne se fondent pas dans une universalité. Pendant que la société indienne continue de sacrifier les filles à naitre pour préserver un patriarcat meurtrier, les femmes occidentales éduquées affichent leurs ambitions professionnelles au sein des boards. L’esprit d’entreprise n’est cependant pas leur apanage. Julienne Lusenge militante des droits des femmes en République Démocratique du Congo fournit un soutien financier, médical, moral et juridique aux femmes pour que leur corps ne soient plus « le champ de bataille des hommes ». La lauréate du « 2018 International Women’s Rights Award » chasse les traumatismes par la prise de pouvoir économique au sein des villages. Le 8 mars consacre la sororité comme socle fondateur de l’an I. Réjouissant !

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