SANDRINE ROUSSEAU QUALIFIÉE DE « GRETA THUNBERG MÉNOPAUSÉE » : L’ARCOM N’Y VOIT RIEN À REDIRE

Sandrine Rousseau
Capture site Sandrine Rousseau

L’Arcom , la nouvelle autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique a publié hier sa décision au sujet d’une séquence qui a eu lieu en septembre 2021. Lors d’une matinale diffusée sur CNews et Europe 1, Sandrine Rousseau avait été traitée de « Greta Thunberg ménopausée » par un éditorialiste.

Les propos avaient choqué. Au cours d’un débat organisé par Thomas Lequertier autour de la candidature de Sandrine Rousseau à la primaire écologiste, Le politologue Guillaume Bigot avait lâché cette diatribe : « « Avec Sandrine Rousseau, il y a un phénomène de radicalité, qui est pleinement assumé. Si vous l’écoutez, on a l’impression d’une illuminée. C’est de la folie verte. C’est une sorte de Greta Thunberg ménopausée ». Et c’est la dernière phrase qui tue. Pourquoi interroge faussement candide le chroniqueur dans un tweet : « Je ne savais pas que la ménopause était une insulte. Je ne savais pas non plus que pour une candidate EELV, être comparée à Greta Thunberg pouvait être infamant ».

Un vocabulaire véhiculant des préjugés pouvant être qualifiés de sexistes

Une réthorique classique qui renverse les arguments pour mieux se prétendre victime. Même si le chroniqueur de CNews finira par reconnaitre avoir « manqué d’élégance », la séquence sera examinée par l’Arcom, entité issue de la fusion du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet. Une instance qui reconnait l’emploi « d’un vocabulaire véhiculant des préjugés pouvant être qualifiés de sexistes » mais faute amendée par les excuses twittées.

Cnews n’a pas failli à ses manquements d’éditeur juge l’Arcom et s’en sort par une leçon de morale. L’autorité « leur a rappelé l’engagement conventionnel de contribuer à la lutte contre les préjugés sexistes, les images dégradantes et les stéréotypes, notamment à l’encontre des femmes ». L’occasion est ratée d’en finir avec les petites phrases discriminantes. Oui la ménopause n’est pas une insulte mais quand dans la même phrase la valeur d’une femme est réduite à ses hormones et à la fin de sa fertilité, le débat quitte la sphère public et renvoie une fois encore les femmes à leur corps et à leur utilité sociale définie par la maternité.

Alors si la nouvelle institution fait mine de ne pas s’en émouvoir, il faut lui rappeler que laisser passer ces discours décomplexés conduisent à la banalisation de toutes les violences faites aux femmes. Sandrine Rousseau a accueilli la décision d’un tweet : « On n’est pas bien là, en patriarcat ? Tranquille ». Et la sphère patriarcale se porte bien. Elle a reçu récemment la caution d’Emmanuel Tood qui s’échine dans son dernier essai à nous convaincre de son inexistence. « La destruction du patriarcat fut facile chez nous parce qu’il n’y avait jamais vraiment existé ».

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