NICOLA STURGEON LA 1ÈRE MINISTRE DE L’ÉCOSSE PARLE OUVERTEMENT DE LA MÉNOPAUSE (ET ON LUI DIT MERCI)

Nicola Sturgeon 1ère ministre de l'Ecosse

Nicola Sturgeon, la première ministre de l’Ecosse a parlé des ses interrogations au sujet de la ménopause. Une parole très libre et inhabituelle pour une personnalité politique qui souhaite que les dirigeantes s’expriment sur ce sujet encore si tabou.

Agée de 51 ans, Nicola Sturgeon s’est confiée dans l’émission de télévision Loose Women au sujet de la ménopause. La 1ère ministre a évoqué ses inquiétudes sur la manière dont elle allait gérer les effets de ce changement physiologique. « Il est évident que je suis au pied du mur. J’ai été assez anxieuse – étant donné la nature publique de mon travail – de savoir comment je vais faire face à l’impact de tout cela, à quoi cela va ressembler. » a-t-elle déclaré. Des interrogations qui n’épargnent aucune femme qui, souvent peu informée redoute cette nouvelle période de vie. Une carence expliquée en France par l’interruption de la formation de gynécologie médicale entre 1986 et 2003.

Nicola Sturgeon a également évoqué la stigmatisation des traitements hormonaux de substitution, qualifiés selon elle de « chose terrible » par les femmes de sa génération qui ont mis un point d’honneur à ne pas y recourir. En 2002, la publication d’une étude américaine contreversée avait lancé la polémique sur le risque accru de cancers. La parole de la première ministre est positive dans un contexte toujours tabou lorsque l’on parle de ménopause. La première ministre a par ailleurs regretté que les femmes politiques ne s’expriment pas sur ce sujet. « Si je pouvais lire Angela Merkel ou Hilary Clinton dire « voilà comment j’ai vécu la ménopause et comment j’y ai fait face », je pense que cela m’aiderait en ce moment ».

La ménopause : des ressources perdues par les entreprises

La prise de parole de Nicola Sturgeon pose plus largement la question de la prise en compte du corps des femmes, toujours sous le regard de la société. Et si l’intime devient politique, c’est parce que la stigmatisation des différentes étapes physiologiques de la vie des femmes a un incidence sur l’économie. Dans une table ronde du Women’s Forum, la ménopause s’est invitée en 2021 au titre des ressources perdues par les entreprises. « Il est urgent d’ouvrir la conversation sur ce sujet sans tabou pour que les femmes restent dans l’emploi » affirmait alors Tanuj Kapilashrami, directrice des ressources humaines de Standard Chartered Bank.

Pulvériser le tabou de la ménopause, porte d’entrée de l’invisibilisation des femmes passera par la libération de la parole sur ces parcours de vie. Un meToo sur le sujet est indispensable et c’est pourquoi les réflexions de Nicola Sturgeon doivent conduire d’autres femmes à prendre la parole. Les actrices qui ont passé la quarantaine commencent à le faire, il est d’utilité publique que les femmes politiques leur emboitent le pas.

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