Les candidats et candidates indépendantes et de gauche ont remporté la majorité des sièges lors des élections constituantes qui se sont déroulées ce week-end au Chili. L’Assemblée élue sera paritaire, laissant augurer une avancée pour les droits des femmes dans le pays.
Sur les 155 membres de l’Assemblée constituante tout juste élue, la moitié seront des femmes. Samedi et dimanche, Chiliens et Chiliennes étaient invitées à s’exprimer dans les urnes pour élire les personnes qui rédigeront une nouvelle Constitution pour leur pays, afin de remplacer celle de l’ère du dictateur Pinochet, au pouvoir de 1973 à 1990. D’après les résultats quasi-définitifs, les candidats et candidates de formations de gauche ou indépendantes ont remporté la majorité des sièges, au détriment des partis traditionnels, dont la droite au pouvoir.
Des résultats qui augurent une transformation de la société chilienne
Ces résultats augurent une transformation de la société chilienne, malgré l’abstention record qui a atteint 57,5 %. Alors que les femmes représentent 22,6 % des 155 élus de la Chambre des députés et 22,7 % des élus du Sénat, l’Assemblée constituante sera paritaire. Ce critère faisait partie des exigences pour l’élection de cette Assemblée, dont la création a été approuvée par référendum en octobre, un an après le mouvement de protestation qui a conduit à l’émergence des débats sur la réécriture de la Constitution.
Les féministes avaient largement pris part aux manifestations. Si la parité au sein de l’Assemblée constituante n’est pas une garantie pour leur combat, elle pourrait tout de même permettre d’obtenir une avancée considérable des droits des femmes dans le pays. Si l’actuelle Constitution garantit l’égalité entre les femmes et les hommes, leurs droits n’étaient pourtant pas égaux dans les faits. La criminalisation de l’avortement constituait par exemple un legs de la dictature, avant qu’il soit autorisé uniquement en cas de viol, de danger pour la mère ou de non-viabilité du fœtus en 2017.
Des militantes féministes élues
Des militantes féministes ont d’ailleurs obtenu des sièges sur des listes indépendantes. C’est le cas d’Alondra Carrillo ou d’Iracì Hassler Jacob, très impliquées depuis le mouvement d’octobre 2019. « Une Constitution doit être considérée dans une perspective féministe dès son tout premier article », affirme auprès de Libération la militante féministe Sofia Brito.
« C’est un moment qui change la donne, comme lorsque les femmes ont obtenu le droit de vote », a déclaré auprès du Guardian Antonia Orellana, qui s’est présentée dans un des districts de la capitale Santiago, sans l’emporter toutefois. Les Chiliennes avaient obtenu le droit de vote en 1949. Réponse dans neuf mois, quand l’Assemblée constituante devra rendre sa copie, avant un ultime référendum.
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