ESPAGNE : L’ENTRÉE DE L’EXTREME DROITE AU PARLEMENT MENACE LES DROITS DES FEMMES

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A l’issue du scrutin législatif du 28 avril, le parti populiste Vox a fait son entrée au Cortes, le Parlement Espagnol. Avec 10% des suffrages exprimés, l’extrême droite fait une percée qui représente une menace réelle pour le droit des femmes.

Le féminisme a été l’un des thème majeur de la campagne électorale. Les partis de gauche Podemos et Izquierda Unida l’ont bien compris en changeant le nom de leur coalition. Unidos Podemos est devenu Unidas Podemos pour marquer leur volonté inclusive. Du côté de la droite dure, on fustige le féminisme radical donnant la mesure du clivage de la société espagnole. Vox qui vient d’obtenir 24 sièges au Parlement porte haut et fort ce rejet. « Santiago Abascal, le leader du parti parle de « reconquête » et a martelé que « Vox est venu pour rester « . Soit une menace sérieuse sur les droits acquis par les femmes. Même si le parti réalise un score inférieur à ses attentes, son programme anti féministe est de grande ampleur.

La remise en cause de la loi contre les violences faites aux femmes

Pour mémoire, le parti populiste a demandé, en échange de son soutien au candidat du Parti populaire (PP, droite) à la tête de la région, l’abandon des mesures contre les violences faites aux femmes. Des mesures jugées « idéologiques et discriminatoires envers les hommes ». Le tollé qui avait suivi avait eu raison de la proposition. Mais cette défense de la masculinité a rompu le consensus sur la question dans le pays. La loi contre les violences faites aux femmes a été adoptée à l’unanimité en 2004. En 2018, 47 femmes sont mortes. Et à chaque féminicide, les médias espagnols font état de ce décompte sordide, marquant leur engagement dans cette lutte.

un parti [Vox] propose de supprimer les lois qui ne permettent même pas encore de protéger pleinement la sécurité des femmes.

Carmen Vox, Vice Présidente du gouvernement espagnol

Rocío Monasterio, 44 ans, porte parole du comité électoral de Vox assume ne pas célébrer la journée du 8 mars comme le relate le site Vanitatis reprenant une interview publiée par La Gaceta. La présidente de Vox Madrid qui se revendique féministe affirme « ne pas soutenir la dictature sur le genre« . « Je ne veux pas en faire partie d’un projet totalitaire qui est l’idéologie du genre et du féminisme auquel nous avons tous succombé. J’en ai assez d’être utilisée par les politiciens, les lobbys, les institutions (…) sous un prétexte de revendication apparente des droits des femmes ». Un argument qu’elle renvoie aux « féministes radicales ». La protection des femmes devient une discrimination à l’encontre des hommes ! Dans ce raisonnement spécieux, l’une des mesures du parti consiste à supprimer les organismes féministes radicaux subventionnés.

Hostilité aux droits fondamentaux des femmes

Dans cette Europe où les populistes s’acharnent à détricoter les droits des femmes les plus fondamentaux, l’IVG figure en bonne place sur ce canevas d’asservissement des femmes. L’hostilité à ce droit s’accompagne du refus du mariage homosexuel, suppression des listes paritaires lors des élections, mais aussi d’un déploiement de mesures incitatives au maintien des femmes dans leur foyer : allongement des congés de maternité et hausse des allocations familiales. La panoplie complète d’un monde où les femmes n’ont pas leur place. De quoi faire frémir les féministes qui ont décidé de peser dans la balance. Les nombreuses mobilisations l’attestent.

https://twitter.com/RFI/status/1121648097384382465

Le 8 mars dernier, les Espagnoles sont descendues dans la rue pour réclamer le respect de leurs droits vitaux sous forme de grève générale. Une colère qui s’exprime face au sort clément que la justice a récemment réservé aux agresseurs de femmes. La nuit de la Saint Sylvestre 2018, 4 hommes ont agressé une jeune femme et filmé la scène rappelant l’affaire de la « Meute ». Cinq sévillans avaient abusé d’une femme. Ne retenant pas la qualification de viol, mais d’agression sexuelle les accusés ont obtenu en appel une libération conditionnelle après une première condamnation à 9 ans de prison. Une justice « patriarcale » dénoncée également au Portugal.

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