L’ÂGISME AGGRAVÉ PAR LA COVID COÛTE DES MILLIARDS DE DOLLARS

rapport mondial sur l'agisme
illustration ©Unsplash

Dans un imposant rapport publié le 18 mars, l’ONU dresse le bilan désastreux de l’âgisme. Cette discrimination fondée sur l’âge impacte tout autant les jeunes et les seniors. La fabrique des stéréotypes est toxique pour tous et a un coût faramineux pour l’ensemble de la société.

« L’âge est l’une des premières choses que nous remarquons chez l’autre » souligne le rapport dans son introduction. « On parle d’âgisme lorsque l’âge est utilisé pour catégoriser et diviser les personnes de telles façons qu’elles subissent des préjudices et des injustices, qu’elles sont désavantagées ; et ce phénomène réduit la solidarité entre les générations ». « Ok Boomer » avait illustré la fracture entre la jeune génération et celle des seniors accusés d’avoir exploité la planète à leur seul profit. La crise sanitaire a ravivé la bataille du seul fait d’une politique qui a priorisé les plus âgés.

Le rationnement des soins de santé en fonction de l’âge est très répandu et les personnes âgées ont tendance à être exclues des efforts en matière de recherche et de collecte de données.

Une discrimination insidieuse

Toutefois les seniors ne sont pas les seuls stigmatisés en raison de leur âge. les auteurs expliquent que « des personnes plus âgées ou plus jeunes peuvent se voir refuser un emploi en raison de leur âge« . La particularité de l’âgisme est qu’il se combine avec d’autres formes de discrimination. « Les multiples formes de préjugés qui s’entrecroisent aggravent les désavantages et accentuent davantage les effets de l’âgisme sur la santé et le bien-être des personnes ». Car au delà d’une atteinte personnelle, l’âgisme a un impact direct sur ceux et celles qui le subissent.

Les personnes éprouvent une plus grande colère à l’égard des crimes commis par de jeunes délinquants que par des délinquants plus âgés, et considèrent ces crimes comme des transgressions plus graves.

L’âgisme impacte la santé physique et mentale

Espérance de vie plus courte, problèmes de santé physique et mentale, rétablissement plus lent à la suite d’un handicap et à un déclin cognitif sont autant de répercussions directes sur la vie des victimes d’âgisme. L’isolement social et la solitude en sont des conséquences directes. « À l’échelle mondiale, une personne sur deux fait preuve d’âgisme à l’égard des personnes âgées » constate les auteurs du rapport. Ils écrivent qu’aucun secteur de la société n’est épargné. Ce phénomène « est présent dans de nombreuses institutions et secteurs de la société, y compris ceux qui fournissent des soins de santé et des services sociaux, sur le lieu de travail, dans les médias et au sein du système juridique ».

Les personnes âgées et les jeunes adultes sont souvent désavantagés sur le lieu de travail.

L’état des lieux qui conclut à une perte pour les Etats de milliards de dollars s’accompagne de recommandations. L’ONU préconise 3 stratégies fondées sur les politiques et la législation, les activités éducatives et les interventions favorisant les contacts intergénérationnels. Le rapport estime qu’il faut « créer un mouvement visant à modifier le discours autour de l’âge et du vieillissement », seule solution pour réduire l’âgisme.

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