Remerciée après 25 ans au sein de la chaîne australienne Seven Network, la présentatrice TV australienne s’attaque dans un podcast aux problématiques des femmes de 50 ans.
Melissa Doyle est une figure de la télévision australienne. Journaliste, elle a couvert des centaines de sujets pour la chaîne Seven Network et a coprésenté pendant 14 ans l’un de ses programmes phares, l’émission matinale « Sunrise ». L’an dernier, quelques mois après avoir eu 50 ans, elle a été remerciée après 25 ans au sein de ce média, en proie à des difficultés financières plombées par la crise économique liée au Covid-19.
L’ex-présentatrice TV a insisté auprès du Guardian pour dire que son âge n’était pas lié à son départ. Mais entamer la cinquantaine a secoué son quotidien et ses réflexions. Au point de venir nourrir la création d’un nouveau projet : le podcast Age Against The Machine, disponible depuis mi-avril sur Audible (en anglais, gratuit lors de la création d’un compte d’essai d’un mois). Un clin d’oeil au groupe de rap américain Rage Against The Machine.
Des ressentis variés face à ce saut générationnel
Dans le premier épisode, un bouchon de bouteille saute, des rires fusent, puis une chanson d’anniversaire est entonnée. Melissa Doyle met en scène son 50e anniversaire. « Malgré le fait que je sois chanceuse et aimée, il y a une part de moi qui se sent un peu perturbé », affirme-t-elle. Et autour d’elle, les témoignages fusent sur l’expérience des femmes face à ce saut générationnel.
Pour certaines, c’est l’extase. « Quand je pense aux femmes de 50 ans, je pense à la liberté », déclare l’une d’elles. « Quand vous avez 50 ans, vous n’avez plus à vous soucier de rien, à part de qui vous voulez être et de ce que vous voulez faire. Il n’y a plus de temps à perdre, alors autant le faire maintenant », ajoute une autre. Mais l’une met les pieds dans le plat : « Quand je pense à la cinquantaine, je pense à la sécheresse vaginale, aux bouffées de chaleur, aux rides, à la pigmentation de la peau, aux seins tombants… »
Le principal enjeu : la visibilité
Il y a beaucoup d’enjeux autour de la cinquantaine chez les femmes. Mais le principal, c’est surtout la visibilité. « Ce n’est pas de n’être plus admirée qui m’inquiète, c’est le fait de ne même plus être regardée, comme si je n’étais plus là », raconte à son micro Jane Caro, spécialiste de l’âgisme, qui résume les témoignages qu’elle recueille. Alors Melissa Doyle s’attaque à ce tabou pour rendre visibles les femmes de la génération de cinquante ans et surtout pour interroger la société. Pourquoi rend-elle ce passage si fatidique ?
Au cours de sept épisodes de 30 minutes, elle se raconte et fait témoigner les autres. Elle parle des inégalités financières auxquelles les femmes de sa génération font face, aux pressions de l’industrie cosmétique sur le corps des femmes, à la place des femmes en entreprise, aux attentes sociétales qui différent pour les femmes et les hommes de cinquante ans… Mais surtout, elle fait émerger une parole précieuse : celle de la joie d’avoir cinquante ans et d’avoir encore tant de temps devant soi pour se tester et se réinventer.
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