La commission Tunnel de la comédienne de 50 ans vient de publier son baromètre sur la présence des actrices de plus de 50 à l’écran, et un constat s’impose, Les femmes ne vieillissent toujours pas, elles disparaissent des écrans !
Depuis 2015 la commission Tunnel de la comédienne de 50 ans compte les rôles par genre et par tranche d’âge dans les films français. Et c’est édifiant ! Repérer la place des femmes de plus de 50 ans dans les films est un exercice qui permet de mieux comprendre le sort que leur réserve la société dans la vraie vie. Si aujourd’hui les médias parlent mieux de cette génération de femmes, leur présence ne va toujours pas de soi dans les représentations cinématographiques.
Pour mieux comprendre l’enjeu qui s’attache à cette présence à l’écran, la commission rappelle quelques chiffres : Aujourd’hui en France, 1 femme majeure sur 2 a plus de 50 ans. Et 1 personne majeure sur 4 est une femme de plus de 50 ans, et pourtant, on leur attribue moins d’1 rôle sur 10 dans les longs-métrages de fiction. Une sous représentation stable que confirme la courbe de leur présence à l’écran depuis 9 ans.
9% des rôles
Seuls 9 % des rôles ont été attribués à des comédiennes de plus de 50 ans en 2023 souligne le communiqué de l’AAFA. Un taux identique à celui de 2020. La commission constate que tous âges confondus, les femmes sont moins présentes à l’écran que les hommes (39 % des rôles versus 61 %). Mais passé 50 ans, elles subissent une franche discrimination, avec 2 fois moins de rôles pour des femmes que pour des hommes du même âge.
Les réalisatrices offrent-elles plus de rôles aux femmes de plus de 50 ans ? Y a-t-il une sororité ? Avec seulement 2 points d’écart constatés par rapport aux films réalisés par des hommes, les réalisatrices ne réservent pas une place plus importante aux femmes de plus de 50 ans dans leurs films.
Dans sa conclusion le communiqué indique que « questionner la représentation des femmes de plus 50 ans dans les fictions, c’est aussi questionner les rapports de domination entre hommes et femmes. Car ce sont les mêmes mécanismes sexistes à l’œuvre qui objétisent les femmes jeunes au cinéma et les font disparaître des écrans lorsqu’elles ont passé 50 ans ».