A 59 ANS BARBIE DÉCOUVRE LE FÉMINISME (SANS KEN)

Instagram Mattel - Barbie "Femmes inspirantes"
Instagram Barbie « Femmes inspirantes »

Barbie fête officiellement ses 59 ans. La poupée mannequin imaginée par Ruth Handler cofondatrice de Mattel a suivi l’évolution de la société. Née le 9 mars 1959 elle est devenue au gré des dernières décades l’incarnation d’aspirations contradictoires. Symbole d’une représentation caricaturale de la féminité, elle est aussi considérée comme la mémoire heureuse d’une enfance collective. Avec ou sans Ken (son alter ego masculin), la firme américaine lui offre aujourd’hui un bain de jouvence féministe. Pour la journée internationale des droits des femmes Barbie a endossé 17 rôles modèles de femmes. Sera-t-elle toujours celle qu’on adore détester ?

Ses mensurations ne sont pas humaines. Selon une étude qui a modélisé la poupée à taille adulte Barbie  peine à correspondre aux standards requis pour une mannequin (85 -60-85). Avec un tour de poitrine, taille et hanches de 92-46-84 elle ne tient pas debout ! Cela n’a pas empêché des générations de petites filles de jouer avec une icône d’une féminité supposée. Des collections de vêtements très girly (il fallait aimer le rose, les paillettes et les escarpins) dessinaient un modèle féminin. Pourtant lorsque la cofondatrice de Mattel imagine Barbie, elle casse les codes du monde de l’enfance. Adieu les poupons que l’on bercent, prémices d’une éducation à la maternité. Les filles peuvent imaginer un monde jusque là cloisonné. Leur imaginaire se projette dans un morceau de plastique articulé !

 

Toute ma philosophie de Barbie était qu’à travers la poupée, la petite fille pouvait être tout ce qu’elle voulait être. Barbie a toujours représenté le fait qu’une femme a le choix. Ruth Handler

 

http://lesjouetsmattel.fr/media/uploads/2017/11/23/barbie-careers.jpgToutes les carrières de Barbie © Barbie.com

En 1959 Barbie se présente à l’American International Toy Fair de New York vêtue d’un maillot de bain zébré de noir et blanc. Marketée comme un modèle pour les adolescentes, le succès est immédiat. 350 000 sont vendues en une année. A l’aube de sa vie elle ne reste pas indépendante très longtemps. La firme lui adjoint rapidement un compagnon. Ken (prénom du fils de Ruth Handler) débarque dans les rayons deux après la mise sur le marché de Barbie. En 1962, le célibat ne peut durer éternellement ! Barbie en profite pour se transformer physiquement. Son visage quitte son expression « Resting Bitch Face » (je tronche ou au mieux je suis inexpressive).

Barbie miroir de la société

Le modèle féminin toujours avenant est un stéréotype. Une femme blanche, blonde aux yeux bleus. Il faudra patienter jusqu’aux années 80 pour que la première ébauche de la diversité pointe son nez (fin). Les Barbies sont noires et hispaniques. En 2016 on oublie la panoplie d’infirmière et le tailleur rose pour prendre le thé. Barbie est présidente. La victoire rêvée d’ Hillary Clinton. Au comble de la diversité, Barbie se développe en version  « ronde » « petite » et « grande ». Alors si Barbie incarne depuis sa naissance l’évolution de la société pourquoi la figer dans des mensurations irréalistes ? Son physique conditionne des comportements extrêmes. Pixee Fox (26 ans) et Justin Jedlica (35 ans) ont dépensé plus de 380 000 $ pour ressembler à leur modèle fétiche ! Résultat effrayant garanti.

 

A 59 Barbie est enfin féministe
Barbie célèbre les femmes inspirantes

Le visage de « femmes inspirantes »

Le 7 mars Mattel a célébré la journée internationale des droits des femmes en dévoilant des poupées à l’effigie de femmes célèbres. Parmi ces « Inspiring Women » (Femmes inspirantes) la cheffe étoilée Hélène Darroze, l’aviatrice Amelia Earhart, l’artiste Frida Kahlo  les héritiers n’apprécient pas et demandent le retrait de la poupée),  la championne olympique de 17 ans Chloé Kim. Un coup de com bienvenu pour Mattel qui enregistre un ralentissement de ses ventes. « le groupe a essuyé une perte nette de 603,3 millions de dollars au troisième trimestre 2017″ (Le Monde). Le marketing féministe n’empêche cependant pas la nostalgie. Dans un article publié sur le site houstoniamag.mag la journaliste rappelle combien l’enfance est associée à Barbie. « Certains de nos souvenirs les plus heureux se sont construits autour autour de la poupée, de ses amis, une Volkwagen multicolore, une maison de rêve, des boites empilées de vêtements et des accessoires ». Le visage de l’insouciance et du rêve américain.

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