SEXISME AU TRAVAIL : LE SENTIMENT D’INJUSTICE DES FEMMES

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A l’occasion du Think Tank Marie Claire sur l’égalité professionnelle, l’étude menée par l’Institut Harris révèle que 51% des femmes estiment avoir travaillé plus dur et avoir reçu moins de considération qu’un homme au sein de l’entreprise. Une perception qui en dit long sur le long chemin qu’il reste à parcourir en terme d’égalité professionnelle.

64% des personnes interrogées estiment que le genre n’a pas d’incidence sur les compétences professionnelles. Ce qui laisse tout de même un tiers d’un avis contraire ! Pas mal mais peut mieux faire commente Catherine Morin, directrice marketing du groupe Marie Claire. En effet, l’étude montre clairement que le salaire cristallise le sexisme aujourd’hui pour les français. Aux écarts salariaux entre femmes et hommes de 19,75% qui grimpent jusqu’à 31% pour les plus diplômées, s’ajoutent pour certaines femmes une pratique d’auto censure.

« Le plafond de verre intériorisé »

Ce que Muriel Pénicaud qualifie de « plafond de verre intériorisé ». Un sentiment de moindre légitimité qui expliquerait qu’un tiers des femmes auraient déjà renoncé à exprimer leur opinion en entreprise et 27% auraient laissé une mission à un homme. « Le plafond de verre on se le met soi-même » témoigne Véronique Marimon, DRH chez Salesforce. « Cela m’est arrivé deux fois et c’est l’entourage et l’entreprise qui m’ont permis de le briser. C’est ce genre d’opportunité qu’il faut offrir aux femmes ». Le résultat ? « La majorité des entreprises sont entre 0 et 1 femme dans le top 10 de l’entreprise » souligne la ministre du travail.

66%, témoins de comportements déplacés

Autre sujet d’analyse, les faits de harcèlements sexuels. L’étude indique que 66% des hommes et des femmes interrogés confient avoir été témoins de comportements déplacés au sein de l’entreprise. 67% des femmes ont été confrontées à des gestes inappropriés (réflexions, moqueries, gestes déplacés, comportements connotés sexuellement). Un chiffre très élevé qui fait réagir Anne Lebel, DRH de Natixis. « Il est hallucinant de voir les comportements que l’on tolère en France qui ne le sont pas ou plus dans les pays anglo-saxons » ! Elle ajoute que lorsqu’une collaboratrice extérieure vient en France, « elle fait attention à sa manière de s’habiller ».

Tolérance zéro

A la RATP, il y a une égale prise de conscience. Tolérance zéro pour Murielle Dubois, responsable du programme RATP au féminin. Afin d’aider les femmes, l’entreprise propose 3 parcours de formation très courts pour développer le leadership des femmes à tous les niveaux. « Et ce n’est pas un concept » explique l’animatrice du réseau qui se félicite du succès de ces ateliers. Mis en place en septembre 2018, ils ont déjà réuni 250 femmes. 600 sont sur liste d’attente. Oser prendre la parole est un premier pas indispensable. Chez Natixis, Anne Lebel l’affirme, la sanction pour harcèlement peut aller jusqu’au licenciement.

« Chair collaboratrice »

La sphère publique n’est pas épargnée. Alice Gayraud, membre du collectif « Chair collaboratrice » a choisi de mettre en lumière l’ampleur des comportements sexistes à l’Assemblée Nationale. « Les violences contre les femmes sont systémiques. 1 collaboratrice sur 2 a été victime d’une remarque sexiste sur son physique ou sur sa tenue. 1 sur 5 d’une agression sexuelle ». Ces retours étaient indispensables « pour mesurer le phénomène après #MeToo ». Pour la prochaine législature, le collectif souhaite qu’une formation sur le droit du travail soit suivie par les parlementaires qui ignorent tout du management.

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