PAMELA ANDERSON À DEAUVILLE, ICÔNE AFFRANCHIE DU DIKTAT DE LA JEUNESSE

Pamela-Anderson-Deauville ©-Sandrine-Boyer-Engel
©Sandrine Boyer-Engel

Honorée hier soir à Deauville, après Venise, Pamela Anderson s’impose comme l’un des visages d’un Hollywood qui redécouvre ses actrices de plus de 50 ans. Documentaire, esthétique sans artifice et cinéma indépendant, l’ex-star de Baywatch écrit une nouvelle page de sa carrière.

À 58 ans, Pamela Anderson vient d’être honorée au Festival de Deauville, où elle a reçu un Talent Award. Sur scène, elle a livré un discours qui sonnait comme une déclaration d’intention pour le “deuxième acte” de sa carrière : « Qu’on ne confonde pas ma gentillesse avec de la faiblesse, ni mon audace avec de l’amertume. Je ne suis pas ici pour l’argent ou la célébrité, mais pour découvrir de quoi je suis faite, par le travail et la vérité, et pour laisser un héritage honnête dont ma famille pourra être fière ».

Quelques jours plus tôt, à la Mostra de Venise, elle résumait ce nouveau rapport au métier par une formule limpide : « Chaque film que je fais en ce moment soigne une partie de moi ». Une manière de souligner combien ce retour au cinéma, au-delà des récompenses, est devenu pour elle un processus de réparation.

Cette renaissance ne s’est pas jouée uniquement sur les tapis rouges. Elle commence avec Pamela, a Love Story (Netflix) et son autobiographie, parus en 2023. Pour la première fois, l’actrice canado-américaine reprend la main sur son histoire, après des décennies où d’autres ont raconté sa vie à sa place. Dans le documentaire, elle insiste : « Je ne suis pas une victime, je ne suis pas une demoiselle en détresse ». Un geste de reconquête, salué par la presse américaine qui décrit un portrait « intime et sans fard ».

Un manifeste anti-âgiste : le choix du « no make-up »

L’autre pivot de cette métamorphose est visuel. En apparaissant sans maquillage lors de la Fashion Week 2023, l’icône popa fait plus qu’un geste de style, elle a posé un acte de résistance face aux injonctions de l’industrie. Dans un Hollywood où l’on gomme les rides à coups de botox et de chirurgie, elle a choisi d’assumer son âge au grand jour. « C’est l’acceptation de soi », expliquait-elle à Vogue. Depuis cette apparition remarquée, ce choix est devenu sa signature publique, reprise sur les tapis rouges des grandes cérémonies, des Golden Globes aux BAFTA.

Pamela Anderson a aussi trouvé un nouvel élan dans le cinéma indépendant. Après quelques incursions dans des productions à petit budget, « Le véritable tournant arrive avec The Last Showgirl (2024), réalisé par Gia Coppola. Tourné en dix-huit jours sur pellicule 16 mm, le film suit une danseuse de Las Vegas confrontée au temps qui passe et à un système qui l’écarte. La presse a salué « la performance d’une vie ». Le site américain Decider a même forgé un néologisme pour qualifier ce retour, parlant de « Pamelanaissance ».

Ce retour s’inscrit dans un mouvement plus large à Hollywood, où les actrices de plus de 50 ans commencent à occuper des rôles plus visibles. Aux Golden Globes 2025, Vogue notait que « les femmes de plus de 50 ans étaient les personnages principaux de la soirée ». Mais la tendance reste fragile. Une étude du Geena Davis Institute rappelle que les personnages féminins de plus de 50 ans sont deux fois moins représentés que les masculins, et plus souvent cantonnés à des rôles stéréotypés.

Laisser un commentaire

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.