La militante féministe Argentine, Luciana Peker, 50 ans, a été contrainte à l’exil suite à l’élection de Javier Milei à la tête du pays, elle alerte sur les dangers qui menace désormais les femmes dans son pays.
Contrainte à l’exil, Luciana Peker poursuit son combat féministe menacé en Argentine suite à l’élection de Javier Milei le 19 novembre 2023. Une ère sombre pour les droits des femmes et des LGBTQI+ qu’il déconstruit brique après brique. D’abord avec la suppression du ministère des femmes, du genre et de la diversité, symbole fort de la politique à venir dont la loi omnibus se fait l’illustration. Parmi les mesures les plus radicales, la remise en cause du droit à l’avortement légalisé en 2020 qualifié de « meurtre » par le nouveau président, à la veille du 8 mars.
Une menace subie aussi par les militantes féministes. « je me sens obligée de quitter mon pays. Depuis que Javier Milei a pris ses fonctions en décembre 2023, son gouvernement (..)démantèle l’État et érode les droits des femmes et la diversité sexuelle » écrit-elle dans The Guardian avant d’ajouter : « C’est également un problème très grave pour l’Amérique latine et pour les femmes de l’Ouest,
même s’il leur semble lointain ».
Avec La Révolution des filles, expression qu’elle a popularisée en Argentine, son premier livre publié en France lie les combats féministes des grand-mères, mères et filles. « Elles (les femmes) ne supportent pas ce que nous, adultes, supportons » écrit la militante. Et les Mères de la Place de Mai en sont la parfaite illustration. Certaines âgées de plus de 80 ans continuent à se rassembler pour rendre hommage à leurs enfants disparus au cours de la dictature militaire (1976 – 1983), rejointes aujourd’hui par la jeune génération.
« Le féminisme en Argentine n’a pas été éradiqué, mais il est attaqué. C’est la raison pour laquelle j’ai dû quitter le pays, après les menaces (de mort) , la censure, le silence et l’étouffement de mon travail et de mes revenus par les partisans de Milei » souligne Luciana Peker auprès du Guardian. Une meute masculiniste « frustrée par l’avancement des droits, agacée par le féminisme ou encore de jeunes hommes en colère » comme l’explique la journaliste Giselle Leclercq.