LES MASQUES SOLIDAIRES DE MADAME FÉE

Madame Fée
Madame Fée

A Nice Madame Fée fabrique des masques en tissu. Couturière depuis l’âge de 15 ans, elle a lancé une production de masques artisanaux qu’elle livre à celles et ceux qui sont en première ligne. Pour financer l’achat de matière première, un financement participatif piloté par Les franjynes est en ligne jusqu’au 11 avril.

Le verbe dynamique et l’énergie communicative, Madame Fée produit quotidiennement des centaines de masques en tissu. Une cadente ultra rapide, fruit de 50 ans d’une vie de couturière bien remplie. « Ma carrière a démarré comme monteuse de modèle quand j’étais toute jeune et après je suis devenue cheffe d’atelier » raconte la femme de 70 ans qui a travaillé pour de grandes maisons « Daniel Hechter, Pierre Cardin, Chanel … « . Aujourd’hui campée dans son vaste atelier niçois de 110 m2, elle gère un flux croissant de commandes. Habituellement, la façonnière travaille pour de nombreuses marques locales parmi lesquelles « les Frangynes », dont Julie, la fondatrice a imaginé des prothèses capillaires, turbans frangés alternatives aux perruques.

Capture compte FB Dabrilany couture
Capture compte FB Dabrilany couture

Des masques en tissus très serrés

Dès la première semaine de confinement, la soeur de Madame Fée s’étonne qu’elle ne fabrique pas de masque. « Deux ou trois pharmacies me demandaient des masques. Je n’imaginais pas en faire. Pour moi il n’y avait pas de pénurie ». La couturière choisit alors d’explorer ses rouleaux de tissu et choisit instinctivement des cotons lourds, un choix judicieux. « j’ai pris des poly cotons contenant un peu de polyester pour avoir des tissus très puissants et très opaques, anti allergènes. Je voyais des masques fait avec des torchons et je me disais que c’était pas possible ! ». Elle utilise des cotons de 180 grammes, des gabardines, « des tissus très serrés », critère retenu pour des masques artisanaux de type chirurgicaux.

Je suis surchargée de boulot, des commandes de 400 à 800 masques, on n’est que deux à les faire, on travaille à 4 mains et on est très rapide !

Madame Fée calque sa production sur le modèle de masque chirurgical. « J’en ai défait un, puis j’ai dessiné le patron et reproduis le même processus de montage. Mais moi je met deux tissus. J’ai creusé un peu plus les plis sur le côté pour que le masque soit beaucoup plus couvrant ». La cheffe d’atelier produit à 4 mains avec une collègue. Confinées ensemble, elles travaillent bénévolement, les masques sont délivrés gratuitement. « Aujourd’hui cela a pris de l’ampleur. En 15 jours nous avons produit 3500 masques » ! Une telle quantité mériterait d’autres petites mains, une suggestion que la couturière refuse. « Je veux pouvoir controler les conditions dans lesquelles les masques sont montées, pas question qu’on me les rende pollués ». Ils sont repassés pour être stérilisés.

Un financement participatif

En une matinée, l’atelier coupe 500 masques pour répondre à la demande croissante de la police municipale et nationale, des aides soignantes, des maisons de repos… Mais très rapidement, le stock de tissus de Madame Fée ne suffit plus. Julie, fondatrice des Frangynes confinée à Toulon propose de lancer un financement participatif sur la plateforme Ulule. L’objectif de 2500 € est rapidement dépassé pour atteindre à 4 jours de la fin de campagne plus de 12 500 €. Les particuliers se manifestent aussi, parfois demandent « mais vous ne faites que ce modèle là ? » s’étrangle Madame Fée qui conseille aussi gentiment d’arrêter de transformer ses soutiens gorges en masque….

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