LE HARCÈLEMENT DE RUE RENTRE AU MUSÉE : LA GÉNIALE CAMPAGNE VIDÉO DE LA VILLE DE LAUSANNE

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Capture vidéo ville de Lausanne

Pour lutter contre le harcèlement de rue la ville de Lausanne joue la carte futuriste. Dans une vidéo de 2 minutes intitulée Musée du Harcèlement de Rue, ouverture au plus vite on suit la visite d’un musée qui a rangé dans la section des antiquités le harcèlement de rue. Des visiteurs ébahis découvrent des comportements d’un autre âge.

Carmen en fond sonore la visite guidée démarre. Les visiteurs déambulent entre des couples figés dans un mouvement harcelant pour la femme. Le guide explique les différents cas. « La main aux fesses grand classique, la caresse dans les cheveux non sollicitée, l’insulte etc. Toutes ces choses au fond qui rappellent ce type de harcèlement de l’époque qui étaient exercées sur la voie publique à l’encontre, le plus souvent, des femmes ». Effaré le groupe se déplace d’un couple à un autre. Et observe cet étrange comportement venu d’une autre ère.

Le mur de la honte

La visite se poursuit devant un mur couvert de phrases sexistes justifiant le harcèlement. De l’indécent « j’ai beaucoup de compassion pour les frotteurs » de Catherine Millet à l’anonyme « Quand on voit comment certaines s’habillent franchement… » personne n’est oublié. « Grab them by the pussy »  (attrapez les par la chatte) de Trump contextualise un type de comportement pratiqué sans distinction de catégorie sociale. L’universalité du propos saute aux yeux. Et ce n’est pas la moindre réussite de cette campagne.

Paroles et regard

Des hauts parleurs diffusent les apostrophes les plus classiques du genre. « Sales gouines », « Eh  jolies jambes ! Elles ouvrent à quelle heure ? » font revivre les scènes de harcèlement de rue. Médusés les visiteurs écoutent avec attention les explications du guide devant des statues mimant l’indifférence des passants. Parce que explique-t-il ces comportements étaient jugés normaux à l’époque ! Avant de clore la visite le guide dévoile avec solennité le portrait du « Jocond », version masculine du célèbre portrait portant une barbe. (Modèle classique de Conchita Wurst). « version tragi-comique de l’arme préféré du harceleur : le regard dans tout ce qu’il a de persistant, de silencieux et d’inquiétant ». En sortant du musée un harceleur a juste le temps d’interpeller une femme avant d’être emballé comme un tableau précieux dans un caisson.

 

Une campagne active

La ville de Lausanne accompagne la vidéo en ligne sur son site de conseils pour les victimes et témoins de harcèlement de rue. Et elle rappelle la définition de cette infraction. « Le harcèlement de rue désigne les comportements prenant place dans les lieux publics et visant à interpeller des personnes. Verbalement ou non. En leur envoyant des messages intimidants, insistants, irrespectueux, humiliants, menaçants ou insultants, en raison de leur sexe, de leur genre ou de leur orientation sexuelle réelle ou supposée ».

 

 

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