MARLENE DUMAS DEVIENT L’ARTISTE VIVANTE LA PLUS COTÉE AU MONDE

Marlene Dumas artiste

La vente record de Miss January a propulsé Marlene Dumas au sommet du marché de l’art mondial. Une consécration qui s’accompagne de son entrée dans la collection permanente du Louvre, une première pour une artiste vivante.

Le 14 mai 2025, la toile Miss January (1997) a atteint 13,63 millions de dollars lors des ventes du soir chez Christie’s à New York. Cette adjudication a propulsé Marlene Dumas au rang d’artiste vivante la plus cotée au monde, dans un marché encore largement dominé par les signatures masculines. Depuis plusieurs décennies, la peintre sud-africaine réunit musées et commissaires autour d’un travail qui interroge la construction des images et des représentations ; cette vente a fait basculer la cote de l’artiste parmi les valorisations les plus élevées du marché contemporain.

En novembre 2025, le Louvre a choisi d’intégrer un ensemble d’œuvres de Marlene Dumas à sa collection permanente, une décision qui ne concerne qu’un très petit nombre d’artistes vivants. Le musée a installé Liaisons, une série de neuf tableaux, dans le pavillon Denon, à l’entrée de la Galerie des Cinq Continents. Le choix de ce lieu d’exposition, particulièrement fréquenté, traduit la volonté du musée de donner à ces œuvres une place visible dans le parcours des visiteurs. Avec cette intégration, l’artiste de 72 ans rejoint un espace où les artistes contemporains apparaissent encore rarement, et où les créatrices occupent une place plus réduite encore. La décision du Louvre contribue ainsi à élargir un récit muséal longtemps restreint.

Née en 1953 au Cap, Marlene Dumas grandit dans un environnement marqué par l’apartheid, un contexte qui nourrit très tôt sa réflexion sur les rapports de domination et la fabrication des images. Elle rejoint les Pays-Bas dans les années 1970 et développe, depuis Amsterdam, une pratique qui puise largement dans la photographie, les archives et les images circulant dans l’espace public. La peintre utilise ces matériaux comme point de départ pour analyser la manière dont les sociétés construisent leurs représentations du corps et du visage. En travaillant à partir d’images déjà médiatisées, l’artiste déplace l’attention vers le regard lui-même, un axe qui structure l’ensemble de sa démarche.

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