La députée Audrey Dufeu LREM monte au créneau contre l’âgisme. Elle a déposé une proposition de loi pour lutter contre cette exclusion des personnes âgées. Mais est-ce le bon outil pour lutter contre ces stéréotypes ?
L’intention est louable dans un contexte de guerre des générations ravivée par la crise sanitaire. Les boomers accusés d’avoir détruit la planète et/ou l’avenir des plus jeunes font l’objet d’un certain rejet. Une situation que la députée Audrey Dufeu souhaite modifier en déposant une proposition de loi contre l’âgisme. « Il faut rééquilibrer le regard porté sur le vieillissement » a-t-elle expliqué lors de la conférence de presse le 2 mars.
25% de la population aura plus de 65 ans en 2040
Et il y a urgence à traiter la question du vieillissement car l’INSEE estime qu’un quart de la population française sera âgé de plus de 65 ans à l’horizon 2040. Une projection démographique inéluctable dont les acteurs économiques se soucient peu. La parlementaire a rappelé que vieillir est toujours envisagé sous un angle de surcoût, de dépendance. Une dépréciation qui renforce la discrimination basée sur l’âge.
Audrey Dufeu souhaite renforçer les droits des personnes âgées, préparer la transition démographique et revaloriser leur représentation. L’ex directrice d’un centre de soins de suite et de réadaptation propose 13 actions, parmi lesquelles l’inscription de la transition démographique dans les manuels scolaires, le renforcement du pouvoir du CSA en matière de représentation de la longévité et la création d’un certificat de compétences après 55 ans « pour accompagner la transition de la vie active vers la retraite en promouvant le bénévolat ».
55 ans, l’anti chambre de la retraite
Et là ça coince ! Comment peut-on parler de phase de transition vers la retraite à partir de 55 ans ? Si le projet de loi a le mérite de parler du vieillissement de la population, il est regrettable que les propositions reflètent elles mêmes un âgisme inconscient. Considérer ce seuil comme l’entrée dans la vieillesse en terme d’employabilité est déjà acté au sein de nombreuses entreprises. Ce projet enfonce le clou en confondant le vieillissement des actifs et le grand âge.