UN URINOIR FÉMININ AU CONCOURS LÉPINE : ENJEU D’ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES

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Capture Instagram lapee_dk

Pouvoir uriner dans les lieux publics de façon hygiénique et en toute sécurité, tel est le pari de l’architecte française Gina Perier qui a imaginé un urinoir féminin mobile. Il est présenté au concours Lépine 2019.

« L’urinoir est le seul objet au monde qui est propre à l’homme et qui, jusqu’ici, n’existe pas en version féminine » explique l’inventrice de ce prototype déjà installé dans un bar à Copenhague. La jeune femme installée au Danemark s’est associée à l’architecte danois Alexander Egebjerg pour concevoir un urinoir féminin mobile. Gina Perier aimerait généraliser le concept dans « les lieux de vulnérabilité » tels queles festivals, mais aussi les camps de réfugiés et les zones sinistrées. Une invention iconoclaste qui s’attaque aussi à un tabou et à un mépris. La conceptrice rappelle le terme misogyne de « pisseuses » couramment utilisé.

Un procédé simple et protecteur

L’urinoir en polyéthylène baptisé Lapee, 100% est recyclable et n’utilise pas d’eau. Il se compose « d’une plateforme surélevée de trois places, directement connectable à un système d’évacuation et qui contient un grand réservoir de 1100 litres – soit l’équivalent de trois femmes qui urineraient en continu pendant 48 heures” a expliqué l’architecte à l’AFP. Dessiné en forme d’hélices de bateaux, l’urinoir est muni de parois suffisamment haute (1,65m) pour préserver l’intimité des femmes en position accroupie. « Les marches à franchir apportent également de la sécurité puisque la femme est en hauteur et a une visibilité à 360 degrés sur ce qui se passe autour d’elle et personne ne peut regarder par-dessus ».

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L’architecte explique sur le compte Instagram de sa marque que l’absence d’urinoir féminin contribue à l’inégalité entre les sexes. « Lors des marathons mixtes, il existe la plupart du temps des urinoirs efficaces pour les hommes et des lignes de toilettes sans fin pour les femmes. Ce qui rend une bonne partie de la course injuste ». Car les femmes s’abstiennent de boire pour ne pas perdre de temps et risquent la déshydratation ou se retiennent d’uriner au risque de provoquer des cystites. Pour la même raison, les femmes boivent moins que les hommes dans les festivals.

Gina Perier avance également un argument économique imparable. « Tout le monde serait gagnant. Les festivals verront leurs ventes de boissons augmenter si les femmes ne sont plus obligées de se retenir et de restreindre leur consommation. En moyenne, il faut trois minutes par personne pour utiliser un WC une fois à l’intérieur, il suffit de 30 secondes avec un urinoir ».

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