SEXUALITÉ : L’INVISIBILISATION DES QUINQUA EST UNE VIOLENCE SYMBOLIQUE

violence symbolique
© Unsplash

A la veille de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, nous avons invité dans notre podcast la pychanalyste Catherine Grangeard. L’autrice de « Il n’y a pas d’âge pour jouir » décrypte de quelle manière l’invisibilisation sexuelle de cette génération de femmes est le terreau d’autres violences, psychologique, physique et sexuelle. Extraits.

En les qualifiant d’invisibles, un chroniqueur mondain a assigné 14 millions de femmes de plus de 50 ans à la retraite sexuelle martèle Catherine Grangeard. Pour dénoncer cette violence symbolique, elle a formulé une réponse dans son dernier ouvrage publié chez Larousse. Elle souligne ce déni de sexualité. « La sexualité n’a pas à être interdite, si vous souffrez parce qu’on vous a oté une partie de vous, cette fameuse invisibilité sexuelle décrétée par d’aucun, il y a quelque chose d’injuste, d’insupportable ».

L’invisibilisation une violence symbolique

Une raison suffisante pour dégainer des armes militantes. Catherine Grangeard s’engage comme un système machiste. « Une violence symbolique ça veut dire que quelque chose circule et va conditionner ce que nous pensons dans une société donnée à un instant T ». Terreau de toutes les autres violences, l’invisibilisation est d’autan plus difficile à combattre, car « on ne peut pas lutter directement contre ce qui découle de quelque chose ». C’est pourquoi les propos de Yann Moix sont inacceptables. « Pas seulement pour nous, mais pour que la femme au cours des années qui passent ne soit pas saucissonnée » en fonction de ses différents âges.

Objectivement, l’invisibilité est violente. On efface la per- sonne ou on ampute une partie d’elle. Circulez, il n’y arien à voir. C’est un non-sujet. Traiter d’invisible sexuel- lement revient à parler d’un individu comme d’un objet sexuel, un objet de consommation, ici périmé.

Ondine – Extrait « Il n’y a pas d’âge pour jouir »

Les femmes doivent « habiter » leur corps

La psychanalyste milite pour que les femmes « habitent » leurs corps, s’y sentent bien et ce quelque soient les bourrelets, les cheveux gris. « C’est à nous de décider » glisse-t-elle en évoquant la notion de sujet sexuel c’est-à-dire « être désirante ». Mais cela ne suffit pas il faut aussi être objet de la relation. Une dualité indispensable car passer de l’un à l’autre suppose l’égalité « pour sortir du rapport de domination ». Alors rester sur le marché sexuel pourrait nous conduire vers les sites de rencontres dédiés au 50 + ?

Quand il s’agit de ton cul c’est de l’amour ! Quand il s’agit du mien c’est vulgaire ! C’est çà ?

Maria Pacome parlant à son fils – Extrait dialogue « La crise » film de Coline Serreau

Fausse bonne idée avertit Catherine Grangeard. Car il y a beaucoup plus de femmes inscrites que d’hommes et la femme passé 50 ans serait un second choix pour des relations extra conjugales. « Si on veut des relations égalitaires et beaucoup plus fun il va falloir les construire ! ». Et commencer par transmettre aussi à nos filles en leur parlant notamment de la ménopause, car « il y a plus d’étapes dans la vie d’une femme que dans celle d’un homme ».

A écouter en entier ici : « Sexe, Mensonges et Libido » Episode 4 – Saison1 « Vieille ? C’est à Quelle heure ? »

Laisser un commentaire

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.