Lors d’un débat animé sur BFMTV, Manon Aubry, eurodéputée de La France Insoumise, s’est heurtée à une remarque condescendante de Julien Odoul, élu RN, qui l’a invitée à « se calmer » et « prendre un verre d’eau ». Une injonction qui illustre une forme de sexisme récurrent en politique, où les femmes doivent souvent composer avec des attitudes paternalistes et des tentatives de décrédibilisation.
L’échange a fait grand bruit. Sur le plateau de BFMTV, Manon Aubry et Julien Odoul débattent de thématiques européennes et nationales. Mais le ton monte rapidement lorsque l’élu RN lance, d’un air condescendant, à son interlocutrice : « Calmez-vous, prenez un verre d’eau froide. » Une remarque que l’eurodéputée de gauche ne laisse pas passer, dénonçant aussitôt ce qu’elle qualifie d’« injonction sexiste et paternaliste ».
« Est-ce que vous dites cela à vos collègues hommes quand ils s’emportent ? », rétorque-t-elle, exaspérée. Cette scène, relayée par de nombreux médias, illustre une stratégie rhétorique récurrente : minimiser la légitimité d’une femme dans un espace de pouvoir en la ramenant à des stéréotypes de fragilité émotionnelle ou d’hystérie supposée.
« Prenez un verre d’eau » : une tentative de discrédit au féminin
L’incident impliquant Manon Aubry met en lumière un phénomène récurrent dans la sphère politique : les tentatives de discrédibilisation des femmes par des propos sexistes. Ce climat est illustré par le témoignage de Fiona Texeire, ancienne assistante parlementaire et cofondatrice de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique. Dans un entretien accordé à J’ai piscine avec Simone, elle décrit un milieu politique marqué par des pratiques discriminantes et des comportements paternalistes.
« On m’a dit : Mais pourquoi tu veux faire de la politique ? Tu ne te rends pas compte, ce n’est pas un milieu pour toi, c’est trop dur. C’est comme si on voulait nous dissuader, dès le départ, d’occuper cet espace public, » confie-t-elle.
Hélène Vézier, ancienne collaboratrice parlementaire, a également témoigné des remarques sexistes qu’elle a subies dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Dans un article publié par « J’ai piscine avec Simone », elle raconte : « Les blagues sexistes, les remarques sur ma tenue ou sur mon prétendu manque de compétences étaient monnaie courante. Quand je tentais d’en parler, on me répondait que je manquais d’humour ou que je prenais tout trop à cœur. Cela faisait partie du ‘jeu politique’, paraît-il. »
Autre épisode marquant, celui de Cécile Duflot, ancienne ministre et députée, sifflée en pleine Assemblée nationale en 2012 pour avoir porté une robe à fleurs. L’incident avait provoqué un tollé médiatique, révélant comment l’apparence des femmes peut être instrumentalisée pour détourner l’attention de leurs propos.
Je suis une femme et féministe sans outrance et je ne supporte plus d’attendre certaines femmes invoquer du sexisme dès qu’on n’est pas d’accord avec leur posistions. Manon Aubry, Sandrine Rousseau …. vous êtes nuisibles autant aux femmes qu’aux hommes !