Whitney Reynolds célèbre auteure de podcasts américaine a réveillé Twitter avec un challenge parodique adressé aux femmes. « Décrivez-vous comme un auteur masculin le ferait ». La sphère des twittos a immédiatement réagi. Ce qui a donné lieu à l’un des fils les plus hilarants du moment.
Des centaines de descriptions ont répondu au challenge lancé par Whitney Reynold. Une déferlante pour souligner la pauvreté d’imagination de certains écrivains lorsqu’ils tentent de décrire des personnages féminins. Ou pire encore lorsqu’ils se mettent dans la peau d’une femme. « Je me suis promenée certaine qu’il m’avait remarquée, je ne passe pas inaperçue.(…) Je porte un pantalon si incroyablement serré que si j’avais une carte de crédit dans ma poche arrière vous pourriez lire la date d’expirations » ! Edifiant pour un auteur vantant sa capacité à se mettre dans la peau d’une femme ! Le challenge pointe l’incapacité de certains auteurs à sortir d’une description purement physique. Inspirée par l’auteure Gwen C. Katz qui a mis en avant cette description si subtile la parodie est un bijou d’autodérision.
Allongée dans son canapé, vêtue d’un pyjama rose sorti tout droit de la garde-robe de sa grand-mère et des chaussettes d’hiver, presque comme si elle se protégeait d’une éventuelle peste noire grâce à ces couches de vêtements. Contrairement à avant, je ne la désirais plus. Sunsup Youtubeuse.
Avec des descriptions proches des romans Harlequin modèles du genre romanesque sexiste les participantes ne pointent pas seulement l’absence de construction de personnages féminins consistants. Elles soulignent la quasi inexistance des femmes de plus de 50 ans. « Soyons réalistes, en tant que femme de plus de 50 ans bossant dans la tech aucun auteur ne me décrirait de toute façon » twitte Kathleen. L’écrivaine journaliste LJ Breedlove ajoute sa contribution. « Carolyn était vieille. Je ne sais pas quel âge, peu importe, trop vieille pour les gens comme moi. Et grosse. Portant des lunettes. Pas de maquillage. C’est comme si elle avait renoncé à essayer d’être attirante pour les hommes. Ou les femmes. Selon. Je ne suis pas sexiste. Elle a peut-être gagné un prix Nobel à son époque, mais elle n’était pas regardable ».
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Le mauvais exemple des grands écrivains
Ces descriptions terre-à-terre sont minoritaires et laissent souvent place à l’humour. Ainsi que le mentionne le New Yorker les plus célèbres écrivains ne sont pas en reste. Même lorsqu’il tente une description positive d’une femme enceinte John Updike l’auteur américain des Sorcières d’Eastwick échoue à la rendre attractive. « Debout essayant d’attacher la taille de sa jupe, le haut de ses seins gonflé de lait poussant au dessus de son soutien-gorge, elle a une rondeur, une plénitude qui l’appelle ». La journaliste ironise. « Personne ne pense que Jonathan Franzen puise dans une profonde perception humaniste lorsque son personnage de 21 ans se définit comme un petit écureuil qui aime baiser ».
"Son corps mince et élancé ne correspondait pas aux larges hanches que javais côtoyé dans les harems d'Afrique du Nord. Mais sa longue crinière et sa bouche suave et pulpeuse m'exaltait. J'imaginais me désaltérer de sa salive à la chaleur du thé à la menthe." https://t.co/qSDlt8CCrX
— Halal Peppa Pig (@kestuvafer) April 2, 2018
Carolyn was old. Not sure how old, doesn’t matter, too old for the likes of me. And fat. Wore glasses. No makeup. It’s like she gave up trying to be attractive for men. Or women. Whichever. I’m not sexist.
She may have won a Nobel in her day, but she sure was nothing to look at.— LJ Breedlove (@LJBreedlove) April 1, 2018