MINA MANGAL, JOURNALISTE ET FÉMINISTE AFGHANE TUÉE EN PLEIN JOUR A KABOUL

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Capture Twitter Farzana Kochai (Elhem)

L’ex présentatrice de télévision et militante, Mina Mangal a été abattue en pleine rue par deux motards à Kaboul, alors qu’elle se rendait au Parlement. Son assassinat provoque l’indignation et l’inquiétude dans un pays qui craint le retour des talibans au pouvoir.

Sur Facebook, elle disait craindre pour sa vie quelques jours avant sa mort. Mina Mangal a été tuée le 11 mai à bout portant de 9 balles. L’ex journaliste devenue conseillère culturelle se rendait sur son lieu de travail au Parlement. Ainsi que le rapporte The Guardian, elle a été tuée près de son domicile dans la capitale Afghane. Le meurtre n’a pas été revendiqué. Selon la BBC, le porte parole du bureau du procureur général évoque la piste d’un conflit familial sans pour autant écarter d’autres hypothèses.

Des menaces

A l’écran, Mina Mangal avait présenté les journaux de Tolo TV, la plus grande chaine télévisée privée du pays, puis sur sa concurrente, Shamshad TV. La militante avait posté un message sur Facebook disant craindre pour sa vie a indiqué la militante des droits des femmes Wazhma Frogh relayant le post sur Twitter. Mina Mangal “disait qu’elle était menacée et qu’elle avait confiance en Allah, qu’une femme forte ne doit pas avoir peur de la mort“. Elle ajoute “Elle avait une voix forte dont elle n’hésitait pas à se servir pour son peuple”. La parlementaire Farzana Kochai a demandé dans un Tweet une “protection sérieuse pour les femmes journalistes”, ajoutant que Mina Mangal “n’était pas la première femme assassinée et ne serait pas la dernière (malheureusement)”. Une autre rappelle les agressions et meurtres subies récemment par les femmes.

#Farkhunda a été brûlée à mort, #BabyMahsa a été kidnappée, violée et tuée, #BibiAyesha le nez a été coupé, les femmes ont été lapidées et aujourd’hui #MinaMangal tuée de 9 balles. Tous ces crimes ont eu lieu principalement pendant la journée et principalement dans la zone verte de la capitale #Kabul . #StopKillingWomen

La situation des afghanes fragilisée

Le féminicide de Mina Mangal inquiète à plus d’un titre dans un pays où agressions et assassinats sont perpétués régulièrement contre des femmes occupant des postes publics. Le Guardian relève qu’ils sont commis aussi bien par des conservateurs au sein des familles des victimes ou de leur communauté, ainsi que par des agresseurs qui refusent l’émancipation des femmes dans la vie publique. Cet assassinat intervient dans un contexte de grande fragilité pour les afghanes. Le récent rapprochement entre les Etats-Unis et les Talibans pour mettre fin au conflit en Afghanistan se fera au détriment des femmes.

La menace des Talibans

L’Afghanistan est considéré par Amnesty International comme l’un des pays au monde les plus dangereux pour les femmes. Les Etats-Unis pourraient précipiter à nouveau l’Afghanistan dans ses heures les plus sombres. Pour mémoire, les Talibans au pouvoir ont interdit aux filles d’aller à l’école et aux femmes de travailler. Sima Samar, activiste Ministre de la condition féminine après la chute des talibans ne croit pas qu’ils aient changé. Dans un interview au média suisse Le Temps, elle confie ses doutes. “Moi aussi, je suis musulmane, mais il faudrait s’entendre sur ce que doit être l’interprétation de la loi islamique. La leur est encore plus rigoriste que celle des Saoudiens. En Arabie saoudite, il y a au moins des écoles pour les filles”.

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