Melissa Hortman, ancienne présidente de la Chambre des représentants du Minnesota, a été tuée avec son mari à leur domicile le 14 juin. Le suspect a été arrêté cette nuit, après 48 heures de traque.
Melissa Hortman, ancienne présidente de la Chambre des représentants du Minnesota, a été tuée le samedi 14 juin avec son mari, Mark Hortman, à leur domicile de Brooklyn Park. Le suspect, arrêté cette nuit, est accusé d’avoir ouvert le feu sur deux couples d’élus démocrates. L’enquête en cours évoque une attaque ciblée. À ce stade, les motivations du tireur n’ont pas été rendues publiques.
Âgée de 55 ans, Melissa Hortman était une figure respectée de la vie politique du Minnesota. Élue pour la première fois en 2004, elle avait occupé plusieurs postes clés au sein du Parti démocrate local avant de devenir présidente de la Chambre en 2019, un poste qu’elle a conservé jusqu’en janvier 2025. Elle était connue pour son travail législatif sur les congés familiaux, la réforme de la police, l’accès à l’avortement ou encore l’énergie renouvelable. Avocate de formation, diplômée de Boston University puis de la Harvard Kennedy School, elle avait débuté sa carrière comme collaboratrice au Sénat américain avant de s’impliquer dans la politique locale. Elle se présentait comme une élue ancrée dans le terrain, attachée au dialogue et au compromis.
Melissa Hortman, une cible politique dans une Amérique fracturée
Le 14 juin, le suspect, Vance Luther Boelter, 57 ans, aurait d’abord blessé par balles le sénateur démocrate John Hoffman et son épouse à Champlin, avant de se rendre chez les Hortman, où il aurait ouvert le feu. Selon les autorités, il portait un faux uniforme de police et un masque en latex. Des armes et plusieurs documents ont été retrouvés dans son véhicule. Une opération de grande ampleur a été déclenchée dans tout l’État. Deux jours plus tard, le suspect a été localisé dans un champ du comté de Sibley. Il s’est rendu sans résistance. Il a depuis été inculpé pour deux meurtres et deux tentatives de meurtre. Le FBI a confirmé qu’il s’agissait d’une attaque ciblée, sans donner plus de précisions sur ses motivations.
Les réactions ont été nombreuses à l’échelle de l’État et au-delà. Le gouverneur Tim Walz a pointé « un acte de violence politique ciblée ». Kamala Harris a salué le travail de Melissa Hortman « Elle a fait adopter des lois qui ont garanti des libertés et élargi les opportunités pour les habitants du Minnesota. J’ai vu son impact de mes propres yeux quand j’étais avec elle sur le terrain, et je me souviendrai de sa compassion, de son humour et de son sens du service.»
La trajectoire politique de Melissa Hortman illustre les tensions croissantes au sein de la société américaine. Élue dans un État souvent considéré comme un baromètre de l’équilibre entre conservateurs et progressistes, elle portait des réformes sociales majeures tout en revendiquant une méthode fondée sur le dialogue et le compromis. Ce positionnement, longtemps perçu comme un atout, est devenu plus vulnérable dans une Amérique marquée par la montée d’un « autoritarisme au goût dystopique ». Sa mort intervient dans un contexte de polarisation extrême, où l’engagement politique, surtout celui d’élues progressistes, peut représenter un risque.