Melania Trump a refusé de rencontrer Jill Biden à la Maison-Blanche, rompant une tradition symbolique qui vise à assurer une transition apaisée entre les Premières dames.
Alors que les États-Unis se préparent pour la passation de pouvoir après l’élection présidentielle du 5 novembre, un incident notable entre les Premières dames, actuelles et passées, fait la une des médias. Melania Trump a récemment décliné une invitation de Jill Biden pour une rencontre à la Maison-Blanche, une tradition respectée depuis des décennies pour symboliser la continuité pacifique du pouvoir. Ce refus marque un nouvel épisode dans la relation tendue entre les familles Trump et Biden.
Selon le New York Post, Melania Trump a expliqué ce refus par des motifs personnels et politiques, mentionnant la perquisition du domaine de Mar-a-Lago en 2022. Cet événement, déclenché par des accusations de mauvaise gestion de documents classifiés, a profondément marqué l’ancien couple présidentiel, attisant un ressentiment à l’égard de l’administration Biden. Refuser de rencontrer Jill Biden serait ainsi une manière pour Melania Trump d’exprimer son mécontentement face à une présidence et un système politique jugés, selon elle, injustes envers sa famille.
Quand les Premières Dames observent la coutume… ou la rompent
Cette décision contraste fortement avec la tradition d’hospitalité observée depuis plusieurs décennies. La Première dame en exercice reçoit généralement l’épouse du Président élu pour un entretien privé, loin des regards et des caméras, afin d’échanger sur les spécificités d’un rôle aux dimensions souvent intimes.
L’histoire récente montre que, malgré les tensions, la plupart des Premières dames ont respecté ce rituel. En 2008, Laura Bush avait accueilli Michelle Obama, ouvrant la voie à une transition marquée par la politesse et le respect mutuel, malgré les profondes différences entre les visions de George W. Bush et celles de Barack Obama. Michelle Obama elle-même, en 2016, avait fait preuve de cordialité en recevant Melania Trump, malgré une campagne électorale tendue et des divergences flagrantes entre les deux couples.
Les Premières dames, un rôle à part dans la politique américaine
En revanche, en 2020, lors de la transition entre Donald Trump et Joe Biden, Melania Trump avait déjà rompu avec cette coutume, en ne rencontrant pas Jill Biden avant la passation de pouvoir. Ashley Biden, la fille de Joe et Jill Biden, avait même confirmé publiquement que sa mère n’avait pas été contactée par Melania, une première depuis des décennies. Ce refus de collaborer ou de marquer ce geste symbolique semblait déjà pointer vers une évolution dans la manière d’aborder la fonction de Première dame : de plus en plus influencée par le climat politique national, et de moins en moins perçue comme une figure de conciliation.
Le rôle de la Première dame aux États-Unis a toujours été paradoxal. Sans fonction officielle, elle exerce néanmoins une influence considérable sur l’opinion publique et la politique, bien que souvent en coulisses. Si la tradition veut que les Premières dames se retrouvent dans un moment de passage de témoin, c’est avant tout parce que leur fonction symbolique incarne une certaine idée de l’Amérique, un idéal d’unité nationale et d’hospitalité.
Une rupture révélatrice des divisions américaines
Cependant, ce rôle devient de plus en plus difficile à incarner à une époque marquée par des divisions politiques profondes. Avec la montée en puissance des réseaux sociaux et le rôle toujours plus central des Premières dames dans les campagnes électorales, leurs moindres faits et gestes sont scrutés, voire instrumentalisés par les partis politiques et leurs opposants. Melania Trump, à plusieurs reprises, a semblé endosser ce rôle d’une manière distincte, en adoptant une posture de discrétion et parfois de défi envers certaines normes de l’institution présidentielle.
Ce refus de Melania Trump, bien que choquant pour certains, apparaît presque comme une suite logique dans une époque où la politique est marquée par des lignes de fracture de plus en plus profondes. Si l’on regarde les précédents, les relations entre les Premières dames reflètent souvent celles des présidents eux-mêmes. Cependant, rares sont les occasions où les tensions politiques les amènent à rompre un tel rituel symbolique.