LE LIVRE INTER 2025 SACRE FLORENCE SEYVOS, PLUME DES ÊTRES CABOSSÉS

Florence Seyvos
capture vidéo Mollat

A 58 ans, Florence Seyvos s’impose comme une voix singulière de la littérature française. Son roman Un perdant magnifique, déjà couronné par le prix de la Closerie des Lilas, vient de recevoir le prestigieux prix du Livre Inter 2025. Un récit intime et nuancé qui explore les failles humaines avec une tendresse rare.

Lundi 2 juin, Florence Seyvos a été distinguée par le prix du Livre Inter 2025 pour son roman Un perdant magnifique, publié en janvier aux Éditions de l’Olivier. Ce prix, décerné par un jury paritaire de 24 auditeurs de France Inter, récompense une œuvre qui a su toucher le cœur des lecteurs. Présidé cette année par la romancière Marie-Hélène Lafon, le jury a salué la finesse et la profondeur de ce portrait d’un homme à la fois flamboyant et fragile.

Au centre du roman, Jacques, le beau-père de la narratrice, est un personnage complexe : mythomane, généreux, tyrannique, élégant et dépressif. Il incarne à la fois le charme et le chaos, entraînant sa famille dans un tourbillon d’émotions et d’incertitudes. Florence Seyvos offre un portrait nuancé, évitant le manichéisme pour plonger le lecteur dans l’incertitude et le trouble. Elle confie : « C’est un perdant qui se voit comme un gagnant et qui est incapable de vivre dans le présent. Il est toujours en train de mettre en scène le futur. Et c’est un joueur aussi. Et il ne se rend pas compte de la mise. Et à un moment, il va jusqu’à risquer sa propre peau.»

L’écriture délicate de Florence Seyvos

Florence Seyvos est reconnue pour sa capacité à capturer les subtilités des relations humaines avec une délicatesse infinie. Son écriture précise et mordante explore les thèmes de l’enfance, de la mémoire et de la complexité des liens affectifs. Dans Un perdant magnifique, elle restitue avec pudeur et violence les tensions et les contradictions inhérentes aux relations familiales. Elle explique à France Inter : « J’ai souvent été attirée par des personnes comme ça, qui exagéraient, qui étaient au bord de la folie, qui étaient un peu extrême, qui avaient des comportements extrêmes, qui se mettaient en danger. J’ai toujours éprouvé pour elles un mélange d’affection et d’admiration aussi, je crois, et au fond de gratitude, parce que ce sont des personnes avec qui la vie est plus forte. »

La romancière n’en est pas à son premier succès. En 1995, elle avait obtenu le Goncourt du premier roman pour Les Apparitions. Elle est également l’autrice de Le Garçon incassable, récompensé par le prix Renaudot poche en 2017. Scénariste et romancière, elle a également signé de la littérature jeunesse, démontrant une sensibilité particulière pour les personnages en marge et les histoires intimes.

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