La résurgence de l’expression « femme à chats » utilisée par JD Vance en 2021 au sujet de Kamala Harris a ravivé le débat sur les stéréotypes misogynes. Historiquement employée pour dénigrer les femmes célibataires, cette expression prend un tout autre sens, symbole d’indépendance mettant en lumière l’évolution des mentalités face aux préjugés de genre.
Le terme « femme à chats » a longtemps été utilisé pour stigmatiser les femmes possédant des chats, les dépeignant comme solitaires, excentriques et socialement isolées. Un combo popularisé par des représentations médiatiques comme celle d’Eleanor Abernathy, la « folle aux chats » dans Les Simpson, qui incarne une version extrême de ce cliché. L’idée que les femmes célibataires qui aiment les chats sont étranges et incapables de nouer des relations humaines a persisté, renforçant des perceptions négatives.
Mais la recherche scientifique a joué un rôle crucial dans la déconstruction de ce mythe. Une étude menée par des chercheurs de l’UCLA n’a trouvé aucune preuve confirmant que les propriétaires de chats sont plus susceptibles de souffrir de troubles mentaux comme la dépression ou l’anxiété par rapport aux non-propriétaires d’animaux. De même, une recherche de l’University College London a conclu que posséder des chats ne contribue pas au développement de symptômes psychotiques. Ces études soulignant que les propriétaires de chats ne sont pas plus « fous » que les autres.
Impact Positif sur la Santé Mentale
La compagnie des chats a même montré plusieurs bénéfices pour la santé mentale. Elle peut atténuer les sentiments de solitude et d’isolement, en particulier pour les personnes vivant seules. Les chats offrent un soutien émotionnel, réduisent le stress et procurent un sentiment de responsabilité, ce qui peut être particulièrement bénéfique pour ceux qui gèrent des maladies mentales. Nutan, une propriétaire de chats, décrit comment avoir un chat lui a donné une nouvelle identité au-delà de ses diagnostics psychiatriques et un sens des responsabilités qui a amélioré son bien-être général.
Dans un article de Welcome Collection, Alice Evans, chercheuse en doctorat, note que son chat Jeff l’aide en lui tenant compagnie et en la faisant rire, ce qui améliore son humeur lors de périodes de déprime. Une autre propriétaire de chats, partage comment ses félins, Caspar et Winter, l’ont aidée à surmonter le deuil de sa grand-mère en offrant affection et réconfort. Des bienfaits thérapeutiques indéniables.
L’image repimpée de la « Femme à Chats »
Les amateurs de chats d’aujourd’hui, quel que soit leur genre, sont souvent vus comme des propriétaires responsables qui valorisent le bien-être de leurs animaux et les intègrent dans leur vie de manière significative. Ce changement est en partie dû aux efforts de figures publiques et de marques qui célèbrent et normalisent le lien entre humains et chats. A ce titre, le livre Girls and Their Cats de BriAnne Wills met en avant des femmes avec leurs compagnons félins, défiant les connotations négatives associées au statut de « femme à chats ».
Plus encore, être qualifiée de « femme à chat » serait signe de coolitude ! Dans son ouvrage « Vieille fille » (2022), la journaliste Marie Kock raconte comment elle s’est emparée du stéréotype pour s’émanciper du patriarcat. « « Ne plus attendre l’amour, c’est d’abord se reposséder. Reprendre possession de son corps, de son cerveau, de son temps » cite Usbek & Rica. Une conclusion ambitieuse qui déconstruit le stéréotype de la vieille fille entourée de chats.