FESTIVAL DEAUVILLE : « PLEASURE » UN REGARD FÉMININ SUR LE CONSENTEMENT DANS L’INDUSTRIE DU PORNO

capture d'écran "pleasure" de la réalisatrice La réalisatrice suédoise Ninja Thyberg
« Pleasure » de la réalisatrice La réalisatrice suédoise Ninja Thyberg

En compétition à Deauville le film de la réalisatrice suédoise Ninja Thyberg plonge dans l’univers du X. « Pleasure » possède une dimension quasi documentaire avec la présence éblouissante de l’actrice Sofia Kappel dont c’est le premier film. Un « female gaze » inédit dans un monde de requins.

Ninja Thyberg s’est immergé pendant 5 ans dans le milieu du cinéma porno à Los Angeles pour réaliser Pleasure dont les protagonistes sont des professionnels de l’industrie à l’exception de Sofia Kappel qui tient le rôle principal. La réalisatrice a auditionné plus de mille comédiennes avant d’arrêter son choix. « Il fallait une femme à la fois fragile et forte » indique-t-elle à l’issue de la première projection du film au public. Et de la force il faut pour incarner Bella, jeune suédoise qui veut devenir la nouvelle égérie du porno afin de faire partie de la team d’un producteur influent.

Ame sensible s’abstenir avertit d’emblée Ninja Thyberg qui suggère de « se couvrir les yeux » au passage d’une scène particulièrement violente mais qui pose bien la question du consentement. Car si tout semble permis ou presque, chaque tournage est précédé d’un questionnaire sur les limites que les actrices de X souhaitent ne pas franchir. Des précautions qui semblent toutefois ne pas tenir sur le plateau, car dire stop peut se révéler néfaste pour la suite d’une carrière. « Mais la majorité des comédiennes à qui j’ai posé la question ne disent jamais stop même si cela devient brutal » souligne la réalisatrice.

La frontière du consentement

Sur cette question du consentement, Sofia Kappel souligne la responsabilité collective des équipes de tournage. Un aspect que Pleasure illustre de manière cependant oppressive car lorsque Bella souhaite interrompre une scène difficile le réalisateur lui explique qu’il va perdre de l’argent et qu’il ne pourra rien faire avec une scène interrompue. Car il s’agit bien ici de pouvoir économique et le film de Ninja Thyberg retranscrit une plongée ou les rivalités sont multiples entre les actrices dans la quête de la starification quelque soit le prix à payer.

La réalisatrice qui a mis près de 6 ans pour monter ce film se définissait comme une activiste anti porno a souhaité que son film soit au plus près de la réalité de cette industrie aux mains des hommes. Toutefois depuis quelques années des femmes investissent le film X pour porter un « female gaze » sur l’imaginaire pornographique et le déconstruire.

Sortie en salle le 20 octobre

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