« ÇA, C’EST PARIS ! » : QUAND LES FEMMES DE 50 ET PLUS BRILLENT ENFIN AU PREMIER PLAN

Ca c'est Paris - série
capture trailer « Ça c’est Paris »

Plumes, paillettes et liberté : Ça, c’est Paris ! ouvre un nouveau chapitre pour les femmes de plus de 50 ans. Avec Monica Bellucci, Charlotte de Turckheim et Aurore Clément, France 2 casse les codes et célèbres des personnages féminins forts, complexes et assumés.

Réalisée par Marc Fitoussi, Ça, c’est Paris ! porte indéniablement la signature d’une comédie dramatique soignée, à la croisée de l’humour et de l’émotion. Le réalisateur, connu pour son travail subtil dans des films comme Copacabana ou La Vie d’artiste , s’illustre ici par sa capacité à capturer la complexité des relations humaines tout en déployant un univers glamour et spectaculaire.

La série s’inscrit dans la lignée de Dix pour cent , dont elle partage l’esprit incisif et l’approche intimiste. Une parenté qui ne doit rien au hasard. Plusieurs scénaristes ayant collaboré sur les deux projets ont apporté à Ça, c’est Paris ! leur talent. Les dialogues, ciselés avec une précision chirurgicale, jouent à la fois sur l’ironie et la tendresse, révélant la fragilité et la force des personnages. Ce savant équilibre permet de traiter des thématiques universelles – comme le vieillissement, la transmission ou les dynamiques de pouvoir – sans jamais tomber dans le pathos.

Portée par Monica Bellucci (60 ans), Charlotte de Turckheim (69 ans) et Aurore Clément (76 ans), la série célèbre des trajectoires féminines complexes et inspirantes. Une rareté dans le paysage audiovisuel français ! Selon les chiffres du baromètre de l’AAFA ( Tunnel de la comédienne de 50 ans ), seulement 9% des rôles dans les œuvres de fiction sont attribués aux actrices de plus de 50 ans. À titre de comparaison, en 2015, ce chiffre était déjà faible à 8 %. La série « Ça, c’est Paris ! » s’inscrit en rupture avec cette tendance, offrant des rôles forts et centraux à des actrices emblématiques, une démarche iconoclaste.

Monica Bellucci : une icône qui redéfinit la maturité

Dans la série Monica Bellucci incarne son propre rôle, celle d’une icône intemporelle de la scène parisienne. Cette représentation est une déclaration audacieuse contre le jeunisme omniprésent dans l’industrie du divertissement. Un personnage qui s’inscrit dans la continuité de ses choix artistiques récents. Dans « Beetlejuice Beetlejuice » de Tim Burton, elle interprète Delores, l’ex-femme de Beetlejuice, un personnage qui, malgré son apparence marquée par une balafre impressionnante, dégage une aura puissante et séduisante. A l’encontre des stéréotypes, son rôle prouve que la beauté et la force ne sont pas l’apanage de la jeunesse, mais peuvent s’épanouir avec l’âge.

En définissant les rôles qui mettent en avant les femmes mûres, complexes et indépendantes, Monica Bellucci contribue à redéfinir la perception de la vieillesse dans la culture populaire. Elle démontre que l’âge n’est pas une limitation, mais une source de profondeur et de caractère, offrant des perspectives narratives riches et inspirantes.

Charlotte de Turckheim : une transformation audacieuse pour incarner Babeth

Charlotte de Turckheim (69 ans) se métamorphose pour donner vie à Babeth, la mère adoptive du protagoniste Gaspard, interprétée par Alex Lutz. Pour ce rôle, l’actrice a subi une transformation physique significative, arborant une perruque blonde platine et un maquillage prononcé, la rendant presque méconnaissable. Elle confie : « J’ai eu très envie d’une transformation physique ! »

Babeth est une figure maternelle atypique, loin des stéréotypes habituels. Ancienne meneuse de revue, elle est désormais la propriétaire du cabaret « Le Tout-Paris ». Son personnage est marqué par une forte détermination et une volonté farouche de sauver l’établissement familial de la faillite. De plus, Babeth est homosexuelle, une orientation rarement explorée pour des personnages féminins de cet âge à l’écran, ajoutant une dimension supplémentaire à la diversité et à la profondeur de la série.

Aurore Clément : une femme indépendante à contre-courant des stéréotypes

Aurore Clément incarne Crystal Valmont, une meneuse de revue complexe et totalement à l’opposé des clichés souvent associés aux femmes de son âge. Loin de la figure de la grand-mère dévouée ou de la femme apaisée par l’âge, son personnage se révèle indépendant, ambitieux et égoïste, des caractéristiques que l’on attribue plus volontiers aux rôles masculins.

Crystal est une femme qui n’a pas hésité à faire des choix radicaux dans sa vie, y compris abandonner son enfant pour poursuivre sa carrière et sa vision personnelle du succès. Cette décision, souvent stigmatisée lorsqu’elle est prise par une mère, est ici assumée sans la moindre culpabilité. Crystal défie ainsi les attentes sociétales en revendiquant pleinement sa liberté, son individualisme et sa détermination à privilégier son propre chemin, même si cela signifie briser les liens familiaux.

« Ça, c’est Paris ! » nourrit un récit intergénérationnel

Ce rôle propose une représentation rare de femmes âgées en tant que figures dominantes et émancipées. Crystal refuse d’être enfermée dans une codification liée à son âge, et ce choix scénaristique fait écho à des problématiques actuelles : pourquoi les femmes devraient-elles toujours correspondre à des attentes sociales liées au sacrifice ou à la maternité, même en vieillissant ?

Au-delà des figures féminines fortes, « Ça, c’est Paris ! » propose un casting intergénérationnel qui enrichit la narration, démontrant que les enjeux liés à l’âge peuvent cohabiter avec des récits universels. En confrontant plusieurs générations, la série explore des thématiques telles que l’ambition, la transmission et la réinvention de soi.

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