Pip Hare s’apprête à prendre le départ de son deuxième Vendée Globe dimanche 10 novembre. Inspirée par des pionnières comme Isabelle Autissier, la navigatrice britannique s’alignera sur la ligne de départ de la course en solitaire à la voile autour du monde sans escale.
À 50 ans, Pip Hare s’apprête à prendre le départ de son deuxième Vendée Globe, la course en solitaire autour du monde, symbole de l’exploit et de la persévérance. Son parcours atypique, débuté dans les eaux calmes de l’Est-Anglie (Est de l’Angleterre), la propulse aujourd’hui parmi les figures les plus inspirantes de la voile contemporaine.
Pip Hare découvre la voile à 16 ans et à 18 ans, devient skipper. Elle commence à enseigner la navigation tout en convoyant des bateaux entre l’Angleterre et les Caraïbes. Cette passion l’incite à participer à des courses de plus en plus exigeantes. En 2009, elle participe à l’OSTAR, une transatlantique en solitaire, suivie des Mini Transat en 2011 et 2013, puis de la Transat Jacques Vabre en 2015.
Inspirée par des pionnières
Pip Hare n’a jamais caché son admiration pour des navigatrices pionnières qui ont marqué la voile par leur audace, Helen MacArthur et surtout Isabelle Autissier. Cette admiration nourrit son propre parcours.« « Plus d’hommes ont marché sur la lune que de femmes n’ont terminé le Vendée Globe, et c’est toute l’inspiration » est le mantra affiché sur son site.
Lors de sa première participation au Vendée Globe en 2020, à bord du Superbigou, l’un des plus anciens bateaux de la flotte, Pip Hare a dû affronter des défis majeurs. « J’ai eu des moments où j’ai eu peur pour ma vie », confie-t-elle en se souvenir des tempêtes qui ont marqué son parcours. En janvier 2021, alors qu’elle naviguait dans l’océan Pacifique Sud, l’un de ses safrans a subi une avarie importante. Seule en pleine mer, elle a entrepris une réparation complexe en remplaçant le safran endommagé. Malgré ces obstacles, elle boucle la course en 95 jours.
L’engagement de Pip Hare pour l’inspiration et la diversité
La navigatrice a toujours voulu que ses exploits en mer dépassent le simple cadre de la compétition pour devenir une source d’inspiration. « Je veux que les gens, surtout les femmes, sachent qu’il n’est jamais trop tard pour changer le cours de leur vie », affirme-t-elle avec conviction dans un podcast. Pip Hare partage son expérience pour encourager d’autres femmes à se lancer dans la voile ou dans d’autres domaines perçus comme difficiles d’accès. Elle explique que la diversité dans la course au large est essentielle, et elle milite pour que plus de femmes soient visibles dans ce sport. « Voir des modèles, des femmes qui réussissent, permet aux générations suivantes de s’imaginer à leur place », a-t-elle déclaré au magazine Yacht and Yachting.
En particulier elle n’hésite pas à aborder la question des défis financiers auxquels elle a dû faire face pour réunir les fonds nécessaires à ses projets. « Je veux montrer que, même sans le budget des plus grands skippers, la détermination et l’esprit d’équipe peuvent nous emmener loin », rappelle-t-elle. Dimanche prochain, Pip Hare s’élancera pour se hisser à un meilleur classement grâce à un bateau plus performant, le Medallia, l’ex Banque Populaire VIII qui a remporté l’édition 2016 avec Armel Le Cléac’h, réalisant le record de l’épreuve en 74 jours.