51 FÉMINICIDES EN FRANCE DEPUIS LE 1er JANVIER

Féminicides

Depuis le 1er janvier 2019, 51 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex conjoint. Un glaçant constat dénombré par l’association « Féminicides par compagnons ou ex ».

Sur sa page Facebook, le collectif rappelle qu’il ne s’agit pas de « drames familiaux, ni de drames de la séparation, ni des « crimes passionnels ». Le décompte macabre s’appuie sur les récits qui en sont faits dans les médias. Pour que ces victimes ne basculent pas dans l’anonymat d’un « fait divers », le collectif consacre à chacune des femmes une publication relatant les circonstances de leur mort. Alors qu’en 2018, une femme mourrait tous les 3 jours sous les coups de son conjoint, c’est désormais tous les deux jours.

Féminicides : une question de vocabulaire ?

Alors même que le Women7 débat aujourd’hui à l’UNESCO des droits des femmes et des filles dans le monde, les violences conjugales faites aux femmes restent un fléau en France. Les associations féministes demandent un plan d’urgence au gouvernement et déplorent le « silence radio » sur les féminicides. Et tout commence par la justesse de vocabulaire. En France, on parle d’homicide mais toujours pas de féminicide, c’est-à-dire de »tout meurtre de filles ou de femmes au simple motif qu’elles sont des femmes » selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Adopté dans les pays d’Amérique latine, le terme peine à s’imposer en France. Revendication futile ? Anne-Charlotte Jelty, responsable du Centre d’information sur les droits des femmes de Nanterre estime dans une interview à 20 Minutes que « l’arsenal juridique est adapté ». Mais ni les moyens ni la formation nécessaire pour accueillir les victimes de violences.

Quelles solutions ?

Sabine Reynosa, membre du collectif Femmes-Mixité de la CGT confirme à la tribune du Women7 que les solutions se trouvent en amont, elles sont d’ordre économiques. « Les femmes sont en 1ère ligne concernant les travailleuses pauvres (…) La question de l’autonomie financière des femmes est un point crucial « car comment quitter un conjoint violent lorsque il vous empêche de travailler« . Françoise Brié, Présidente de la Fédération Nationale Solidarité Femmes rebondit, « Il faut avoir une vigilance sur la sécurité des femmes après une séparation », particulièrement au moment du choix de la garde des enfants. D’autres causes renforcent les violences faites aux femmes. « On voit des Etats qui dépénalisent les violences conjugales et des lois qui limitent la protection des femmes ». La Russie sous couvert de protection de la famille a engagé ce revirement en janvier 2017 ! Par ailleurs, la disparité d’application des lois en France contribue à dissuader les femmes de porter plainte.  

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