WOMEN FOR FUTURE : LE DISCOURS PUNCHY DE MARLÈNE SCHIAPPA

Marlène Schiappa
Marlène Schiappa

Selon le rapport annuel Global Gender Gap il faudrait attendre 2186 pour constater la réduction des écarts économiques entre les hommes et les femmes. Autant dire une éternité. Pour accélérer le mouvement, la Tribune a organisé Women for Future, un mouvement pour encourager la mixité, un facteur avéré de croissance économique. Promouvoir l’entrepreneuriat au féminin et favoriser les synergies étaient au programme de la soirée organisée  au théâtre de Paris le 29 mai. En clôture Marlène Schiappa a réaffirmé son discours volontariste. La secrétaire d’Etat chargée de l’égalité s’est engagée sur des actions concrètes. Name and shame, syndrome de Cendrillon ou plancher collant, autant d’expressions entendues qu’on a souhaité décoder pour comprendre les freins et les solutions favorables à l’entrepreneuriat féminin.

Name and shame

Marlène Schiappa s’empare d’une pratique anglo saxonne courante. Dévoiler le nom des entreprises qui ne respectent pas l’égalité salariale et leur faire honte. Bref les montrer du doigt pour faire évoluer leur comportement. « Nous ferons du name and shame avec les dix dernières entreprises du classement international Ethics & Board mais nous les inviterons à une journée de repêchage avec une formation ». Un accompagnement qui a un but économique. « La parité pourrait amener 12 milliards d’ici 2025 » constatent les débatteurs. Le gouvernement avait utilisé pour la première fois cette pratique en mars dernier pour épingler Accordhotel et Courtepaille pour « un risque élevé de discrimination à l’embauche ». Le 10 ème baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi Défenseur des droits/OIT publié le 21 mars confirme une dégradation de la situation. « les femmes apparaissent systématiquement plus discriminées que les hommes (avec un taux global de 41 % contre 28 %). Cette vue d’ensemble fait également ressortir des variations liées aux caractéristiques personnelles telles que l’âge, l’origine ou le handicap ». Un cumul qui conduit l’étude à observer une approche intersectionnelle regroupant l’ensemble de ces critères discriminants.

Le syndrome de Cendrillon

Marlène Schiappa enjoint de se débarrasser du syndrome de Cendrillon. « Les femmes sont conditionnées pour travailler en attendant d’être un jour peut-être récompensées ». Théorisé en 1981 dans un ouvrage intitulé « Le complexe de Cendrillon : les femmes ont secrètement peur de leur indépendance » par la psychanalyste Colette Dowling, ce comportement serait inhérent aux femmes « préparées par leur éducation à dépendre d’un homme ». Elles souhaiteraient inconsciemment être protégées oubliant leurs propres aspirations et leurs ambitions. Transposée au monde du travail, la fée du logis qui pourvoie aussi à l’éducation des enfants compte sur son manager pour  révéler ses compétences professionnelles. Sa réussite ne pouvant être liée qu’à une intervention extérieure comme l’explique la blogueuse Marie Donzel.

 

Je lutte contre le syndrome de la bonne élève. Il ne faut pas attendre d’avoir 110% des compétences.

 

Le plancher collant

A la suite de Delphine Rémy Boutang fondatrice de la Journée de la Femme Digitale, Marlène Schiappa adopte le terme « plancher collant », transcription canadienne du célèbre plafond de verre utilisé pour désigner les freins invisibles à la promotion des femmes dans l’entreprise, l’expression « est un modèle du passé qui empêche d’avancer ». Selon Quartz India « Contrastant avec le plafond de verre observé dans la plupart des pays développés, on pourrait parler de l’existence d’un plancher collant en Inde, en ce que l’écart salarial entre les hommes et les femmes est plus important parmi les travailleurs à faibles revenus ». En bref, il ne s’agit plus d’envisager le blocage au sommet de la hiérarchie mais bien de considérer que le problème de la promotion féminine existe dès le début de la carrière. Isabelle Barth, professeure et chercheure en management identifie les croyances qui clouent au sol et empêchent les femmes de décoller professionnellement.

 

Elles manquent de « confiance en soi » et ont un déficit d’ « auto-efficacité ». Chez elles, le petit moteur de la motivation et de la légitimité tourne au ralenti.

 

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