La comédienne de 58 ans incarne dans la série « Emily in Paris » le rôle d’une parisienne typique du point de vue des américains, un rôle qui a pris le pas sur celui de la jeune héroïne, mettant une grande claque aux stéréotypes agistes.
Philippine Leroy Beaulieu incarne Sylvie Grateau, la cheffe un poil caricatural d’Emily, jeune américaine naïve qui débarque à Paris au sein d’une agence de marketing de luxe. Si tous les clichés sont présents dans cette série Netflix, le rôle de Sylvie donne à voir une femme d’influence qui a passé le cap des 50 ans, un fait suffisamment rare dans les fictions pour le souligner. Le personnage est arrogant, fume (le comble de la transgression), sort avec un homme mariée (ces françaises…) mais Sylvie incarne avant tout une femme forte et indépendante.
La comédienne fait un come back magistral dans un rôle qui va à l’encontre des stéréotypes agistes qui frappent d’invisibilité les quinqua à l’écran. Révélée en 1985 dans le film de Coline Serreau Trois hommes et un couffin, Philippine Leroy Beaulieu reçoit une nomination pour le Cesar du meilleur second rôle. Et poursuit une carrière discrète qui redécolle avec le rôle de Catherine Barneville dans la série à succès Dix pour cent en 2015. L’âge de la maturité lui donne l’occasion d’interpréter des femmes fortes. Autre rareté.
Un physique « visible »
Mais si la série de Netflix cartonne avec le personnage de Sylvie Grateau, c’est cependant grâce à une représentation physique qui colle aux standards de la visibilité. Une femme au corps mince, sexy que le vieillissement n’affecte pas. D’ailleurs, Philippine Leroy Beaulieu prolonge ce personnage de la Parisienne avec une apparition remarquée lors du défilé du créateur Alexandre Mattiossi. Vêtue d’une robe verte totalement transparente griffée Ami Paris, la comédienne donne tort à la réplique de son personnage qui se désole de l’âgisme ambiant : «À partir de 40 ans, on est bonnes à jeter !».
En France le pourcentage des femmes de 50 ans et plus à l’écran est mineur. Selon le dernier décompte de l‘AAFA tunnel des 50, « Sur l’ensemble des films français de 2020 seuls 9% des rôles sont attribués à des actrices de plus de 50 ans ». Alors si l’on réjouit du buzz créé par l’apparition très lookée de Philippine Leroy Beaulieu, on aimerait que le curseur de la visibilité puisse se déplacer hors du champ des représentations physiques, quelle qu’elles soient.
Lire aussi sur J’ai Piscine Avec Simone :
«QUE DOIS JE FAIRE ? ARRÊTER DE VIEILLIR ? » SARAH JESSICA PARKER TACLE L’ÂGISME DES COMMENTAIRES