PERCHOIR : LE NOUVEAU MONDE SANS LES FEMMES

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Capture Instagram © Assemblée Nationale

Mercredi 12 septembre Richard Ferrand a été élu Président de l’Assemblée Nationale. Soit le 14ème homme à occuper successivement la fonction. Après avoir écarté les députées LRM candidates à ce poste le nouveau monde trébuche (encore) sur l’égalité femme-homme.

On aurait aimé chanter PomPom Pili ce 12 septembre pour saluer l’élection d’une femme au perchoir de l’Assemblée Nationale. Mais le nouveau monde ne l’entend pas de cette oreille ! Face au président du groupe LRM la députée Barbara Pompili n’a pas fait le poids. La candidate du « rééquilibrage » qui a obtenu 85 voix sur 291 exprimées souhaitait pourtant incarner un symbole de renouvellement très attendu. L’égalité femme-homme proclamée grand cause du quinquennat est à la peine. Surtout lorsque l’heureux élu pérore.« Le choix s’est porté sur moi, vous me pardonnerez de ne pas être une dame. »

Un hors sujet manifeste. Car la question n’est pas n’est pas d’octroyer une faveur à une femme. Mais bien plutôt de les considérer pour leurs compétences. Ancienne ministre de l’écologie de François Hollande, Barbara Pompili n’est pas novice en politique. Pourtant celle qui souhaitait « briser ce plafond de verre qui a toujours empêché de désigner une femme » à la 4ème plus haute fonction de l’Etat n’a pas rompu la discipline de vote du parti. Le vieux « système des dépouilles » prompt à récompenser les fidèles ne s’encombre pas de parité. L’égalité femme – homme oui ! Mais pour plus tard.

 

Les postulantes elles-mêmes trouvent des excuses à cette occasion ratée. Et c’est sans doute l’aspect le plus significatif de ce renoncement. La présidente de la Commission des Lois Yaël Braun-Pivet a retiré sa candidature express. « Je n’ai pas choisi la politique pour faire carrière. Ma candidature n’a jamais été celle d’une ambition personnelle. (…) j’ai un profond souci du collectif » a-t-elle justifié dans un communiqué de presse publié sur son compte Twitter. Apparemment l’ambition est toujours un gros mot lorsqu’il se conjugue au féminin. Même musique pour Cendra Motin qui a recueilli 15 voix. La députée de l’Isère « n’est pas là pour faire carrière ». Dans une interview au Dauphiné Libéré elle poursuit. « Le renouveau ne se fera pas à cette occasion-là, ça n’est pas grave, ça viendra,  j’en suis certaine ».

Garder la foi est une option. Mais les chiffres racontent mieux que les historiens la place des femmes aux postes clé de la Nation. Comme le souligne la journaliste Aurélie Casse sur son compte Twitter « L’Assemblée Nationale a connu 245 présidents depuis 1789, tous des hommes, aucune femme ». Pour mémoire la dernière femme politique française à avoir occupé une fonction au sommet de l’Etat était Edith Cresson. La première ministre de François Mitterrand racontera beaucoup plus tard à Laurent Delahousse qu’elle n’avait pas choisi ses ministres. « C’est lui (Mitterrand) qui les a choisis. Il avait une liste à côté de lui qui était faite par Laurent Fabius ».

Et s’il fallait voir dans cette bataille pour le « perchoir » une lutte du féminisme,  Google confirme l’enjeu. Perchoir Assemblée Nationale arrive juste avant perchoir poule !

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