L’UE ACCORDE 1,5 M€ POUR EXHUMER LES ÉCRITS DE FEMMES NÉGLIGÉS PAR L’HISTOIRE

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La chercheuse Carme Font Paz de l’Université autonome de Barcelone va recevoir une bourse d’1,5 millions d’Euros de l’Union Européenne pour retrouver les écrits de femmes produits entre 1500 et 1780 indique The Guardian.

Versée par le Conseil Européen de la recherche la bourse va permettre à la chercheuse de parcourir les bibliothèques, archives et collections privées à la recherche de lettres, poèmes et réflexions écrits par des femmes au cours de ces années. Une mission au long cours qui raconte aussi la place qu’occupaient ces femmes « non savantes » dans la société de cette époque.

Ce qu’elles ont écrit était considéré comme mineur, comme une simple répétition de ce que les hommes avaient écrit (…) Elles ne suivaient pas un style de dissertation formel et ont été critiquées pour cela (…) C’est ainsi que leurs écrits ont fini par être marginalisés.

Carme Font Paz

Révéler « l’écriture féminine »

Selon les propos rapporté par le journal britannique Carme Font Paz l’objectif n’est pas tant de « dénicher » des autrices inconnues que de mettre en visibilité un travail rejeté, qualifié d’ « écriture féminine » c’est-à-dire trop personnel et anecdotique. « Ce sont des textes du quotidien, concernant des problèmes de famille, de la vie conjugale, sexuels, de violence, et de frustrations personnelles. » La chercheuse poursuit, « Il s’agit de femmes n’ayant pas reçu d’éducation formelle. Elles ont écrit des textes populaires et des lettres sur la religion et la politique. Leurs textes sont moins sophistiqués et ne sont pas l’œuvre de femmes écrivaines célèbres, mais ce sont celles que nous redécouvrons. »

Il s’agit d’analyser nos perceptions et de reconnaître que même si les femmes écrivaient différemment, leurs idées ont une valeur intellectuelle.

Carme Font Paz

La chercheuse souligne l’intérêt de ces écrits également par la dimension sociale qu’ils révèlent. « Pris dans leur ensemble, les textes réfutent l’idée que les femmes du début de l’époque moderne étaient des personnes passives » . Et Carme Font Paz de conclure que le manque de reconnaissance de ces écrivaines est lié à leur sexe, leur accès limité à l’éducation et aux conventions sociales et intellectuelles.