LIZA ET MOI : LA PIÈCE QUI EXPLORE LES RELATIONS MÈRE FILLE

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« LIZA ET MOI » répétitions

 

Avec six comédiennes sur le plateau, Sophie Thébault, metteuse en scène explore les ressorts des relations mère fille. Une pièce chorale en dix tableaux où les comédiennes glissent d’une peau à une autre. Tantôt fille, tantôt mère. La pièce écrite par Sandrine Delsaux est « un objet théâtral » qui questionne « ce lien entre ces deux êtres et cette façon de se construire face à quelqu’un qui nous ressemble ou pas et comment cette relation qui peut être une relation miroir fonctionne ». Sophie Thébault et Catherine Piffaretti , comédienne nous raconte la puissance de ce lien inextricable.

Lorsqu’on lui annonce qu’elle attend une fille, Sophie Thébault se souvient de son angoisse. Mille questions surgissent. « Pourquoi j’avais plus peur pour ma fille que pour mon fils, peur de ne pas réussir à lui transmettre un certain nombre de valeurs, du courage. Une prise de conscience que la metteuse en scène a choisi d’utiliser des années plus tard comme un matériau brut pour sa nouvelle pièce. « Féministe sur le tard » grâce à cette maternité, elle choisit de livrer tous ces questionnements à son équipe de comédiennes. « J’ai souhaité que l’on parte de nous, de nos histoires, de ce qu’on a envie de transmettre aujourd’hui. J’ai demandé à une autrice d’écrire pour moi, de faire du sur mesure, écrire à partir d’improvisations, d’histoires qu’on lui a racontées, et de tirer le fil ». 

« Des instantanés de relations mère fille »

Cela donne dix tableaux où se croisent des personnages qui d’une scène à l’autre changent de rôles. Tour à tour mères et filles, les comédiennes changent de point de vue. Pour Catherine Pifaretti, l’ascenseur émotionnel est intense. « Ce sont des instantanés de relations mères filles. Au départ on fait appel à quelque chose d’intime chez chacune d’entre nous, puis on construit un personnage de mère parfois proche, parfois éloigné de ce que l’on est. Il y a une certaine mise en abime ». Sophie Thibault estime que ce lien conduit parfois à des sentiments sauvages, ravageurs et destructeurs. « Dans ce lien se jouent des choses qui renvoient à l’éducation, à la société, et aux injonctions. Pourquoi les mères (…) essaient de ressembler à leur fille ? il y a comme une volonté de vouloir refuser la différence, la génération« .

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Répétition Liza et moi

Des moments de tension nait aussi le rire. Quelle mère n’a jamais débarqué chez sa fille au mauvais moment. Et pourquoi cela crée la panique chez la fille et pourquoi le regard de la mère est aussi perturbant interroge la metteuse en scène. A ces jeux en duo s’intercalent des scènes chorales. Avec une complicité nouée lors du précédent spectacle de Sophie Thébault, les six comédiennes ont tissé la genèse de « Liza Et Moi ». « Ne travailler qu’avec des femmes crée quelque chose de différent pour l’émotion, l’ambiance et l’affectif « ! Mais pas question d’en déduire qu’il s’agit d’une pièce « de femmes » pour « les femmes ». Faut-il rappeler que ce thème est universel ? Ces relations mère fille interrogent autant les hommes, les femmes qui ont des fils ou qui ne sont pas mères glisse Catherine Piffaretti.

Un travail de production de longue haleine

Programmée le 13 mars prochain « Liza Et Moi » est toujours en cours de production. Malgré les financements privés, publics et la récente opération de crowdfunding, la recherche de financement est un travail de longue haleine. Aux difficultés classiques de l’exercice s’ajoute le handicap que représente une production entièrement féminine. « On cumule les obstacles : comédiennes pas hyper reconnues qui demandent des subventions dans un monde artistique et culturel extrêmement masculin. Donc c’est un peu plus compliqué d’être une femme avec une équipe de femmes.On ne dira jamais à un metteur en scène qui veut monter 12 hommes en colère qu’il n’y a que des hommes sur scène ».

Programmées en mars, le mois  » de la femme », « Liza Et Moi » rentre dans les cases ajoute Catherine Piffaretti. Comme si les thématiques féminines avaient une saisonnalité. Pour parler des violences faites aux femmes prière d’attendre le mois de novembre ! s’indigne Sophie Thébault. Avec une parité exemplaire sur le plateau en terme d’âge – 3 comédiennes de 50 ans et plus – il y a une note optimiste qui ne peut que réjouir Catherine Piffaretti, membre très active du Tunnel des 50 qui milite pour rendre visible les comédiennes de plus de 50 ans. « Selon le CSA, passé 50 ans les rôles attribués aux comédiennes sont des rôles neutres, de fonction, genre « la dame au petit chien » alors que ceux attribués aux comédiens sont des rôles puissants ». 

 

« Liza Et Moi »Création le 13 mars 2019 à l’Espace Lino Ventura (Garges- lès-Gonesse)

Du Jeudi 28 au samedi 30 mars à 20 h 30
Dimanche 31 mars à 16 h
Au Petit Théâtre Odyssée
Levallois.
Site de la Cie Les Tournesols

Pour soutenir le projet c’est sur la plateforme Proarti

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