Inflation galopante, appel à la grève… Le contexte britannique évoque celui de l’ère Thatcher des années 80 et la personnalité de la nouvelle Première ministre Liz Truss appelle à des comparaisons immédiates (trop) rapides avec la Dame de fer.
Agée de 47 ans, Liz Truss a succédé lundi 5 septembre à Boris Johnson usé par divers scandales. La passation de pouvoir aura lieu aujourd’hui en Ecosse en raison de l’état de santé d’Elisabeth II. Un inédit pour la 3ème femme à occuper le 10 Downing Street. La nouvelle cheffe du parti conservateur qui a occupé six postes dans des ministères sous trois Premiers ministres différents, comme le rappelle Courrier International va se retrouver confronter à des défis économiques et sociaux majeurs qui rappelle l’ère Thatcher.
Une inflation à deux chiffres qui pourrait grimper à 13% en octobre, le Royaume-Uni connait sa pire période depuis 40 ans, c’est-à-dire depuis l’ère Thatcher avec un pic d’inflation à 16,3% en 1980 lorsqu’elle accède au pouvoir. Depuis le mois d’août de nombreux secteurs connaissent des débrayages dans les transports, les ports et la poste. Certains y voient les prémices d’une grève générale dont les conditions d’exercice ont été restreintes par Margaret Thatcher elle-même.
Une ligne tatchérienne
S’agit-il des seuls points communs ? Ses adversaires et de nombreux médias affichent un jeu des 7 familles fondé sur des ressemblances vestimentaires. Ainsi, des observateurs (mode ?) soulignent le port par les deux femmes d’une chapka en fourrure lors d’une visite sur la place rouge à Moscou, d’un goût commun pour les chemisiers à lavallière et d’une pose mise en scène sur un tank. Au delà de ces images, l’ex ministre des affaires étrangères a promis dans un refrain thatchérien «de baisser les impôts et non pas de distribuer des subventions».
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Toutefois, malgré le discours droitier et antisocial commun, les analystes politiques dénoncent l’opportunisme de la nouvelle cheffe de gouvernement «Thatcher avait des convictions auxquelles elle s’accrochait (…) Truss est capable de changer de discours en fonction du sens du vent» souligne Alexandra Swchartzbrod dans Libération. Ainsi, après avoir milité contre le Brexit, Liz Truss en est aujourd’hui une défenseuse acharnée. Tout comme ses discours anti-monarchistes qui signent ses premiers engagements politiques auprès des libéraux démocrates (centre).
Face aux difficultés économiques traversées par la Grande Bretagne, aura-t-elle la même inflexibilité que Margaret Thatcher en faisant passer des réformes impopulaires auprès des Britanniques qu’elle a qualifié des plus «fainéants au monde» !